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Pots-de-vin : un autre ex-dirigeant de SNC-Lavalin interrogé en Suisse

Pots-de-vin : un autre ex-dirigeant de SNC-Lavalin interrogé en Suisse

Après l'emprisonnement en Suisse de l'ex-vice-président de SNC-Lavalin, Riadh Ben Aïssa, voilà que les enquêteurs suisses ont interrogé Sami Bébawi, patron jusqu'en 2006 de la division Construction.

À partir du début des années 2000, Riadh Ben Aïssa a obtenu plus d'un milliard de dollars en contrats pour SNC-Lavalin en Libye. Aujourd'hui il est en prison en Suisse et accusé d'avoir versé des pots-de-vin à l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Pour cela, il aurait créé une société écran, Duvel Securities, dont les comptes de banque sont en Suisse.

On savait que Riadh Ben Aïssa avait gardé de l'argent pour lui-même, mais on apprend qu'il en aurait aussi versé à son supérieur, Sami Bébawi. Ainsi, en 2001

Riadh Ben Aïssa donne instruction à Duvel de verser 4 millions de dollars dans son compte personnel; 4 autres millions doivent aller à Sami Bébawi.

Sami Bébawi était le grand patron de la division construction chez SNC-LAVALIN jusqu'en 2006. Il était directement sous l'autorité du président de l'entreprise, Jacques Lamarre.

« Si j'avais su [qu'il gardait une partie de l'argent pour lui-même], moi j'aurais mis Riadh dehors, Sami dehors », dit aujourd'hui Jacques Lamarre..

Sami Bébawi a été interrogé en Suisse, avec la promesse des autorités de pouvoir repartir au Canada. Il aurait refusé de répondre à des questions sur les sommes qu'il a reçues. Il ne répond pas non plus à nos multiples appels, même s'il a une résidence à Montréal.

Un stratagème connu à l'interne

Plusieurs employés de SNC-Lavalin nous ont dit connaître l'existence de ce stratagème.

C'était un secret de polichinelle, même sur les chantiers, raconte un cadre de SNC dont nous protégeons l'identité. « M. Bébawi, pour un certain temps, va toucher une partie des commissions pour le travail [qu'il] a commencé par le passé », dit cet homme, ajoutant : « Je ne peux pas imaginer qu'ils [la direction] ne le savent pas, alors que nous, à notre niveau, on le sait »

Les Suisses recherchent aussi 140 millions de dollars qui ont été versées dans des coquilles vides servant à camoufler des pots-de-vin et des commissions personnelles.

Un reportage d'Anne Panasuk

Plus de détails à l'émission Enquête de jeudi soir

Si vous avez des informations au sujet de cette histoire, contactez Anne.Panasuk@radio-canada.ca

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