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Arabie saoudite : sept jeunes exécutés publiquement

Arabie saoudite : sept jeunes exécutés publiquement

L'Arabie saoudite a publiquement exécuté sept jeunes hommes condamnés à mort en 2009 pour des vols à main armée, mercredi à Abha, dans le sud du pays. Les autorités ont exécuté ces individus pour en faire des exemples.

Âgés de 20 à 24 ans, les 7 condamnés à mort avaient été reconnus coupable d'avoir organisé un groupe criminel, d'avoir perpétré des vols à main armée et des braquages de bijouteries. Les crimes ont été commis en 2004 et 2005 alors qu'ils étaient mineurs et ils ont été arrêtés en 2006.

Originellement condamnés à être fusillés par un peloton d'exécution et ensuite crucifiés, les sept individus auraient toutefois été décapités. Mais, les informations sont contradictoires sur le sort des condamnés. Certains médias rapportent qu'ils ont été fusillés alors que d'autres soutiennent qu'ils ont été décapités. Le réseau anglais d'Al-Jazira, qui cite l'agence de presse saoudienne et un officiel saoudien sous couvert de l'anonymat, soutient que les condamnés ont été décapités par trois hommes armés de sabre.

Initialement prévue pour le 5 mars, l'exécution avait déjà été reportée une première fois.

Pénurie de bourreaux pour les décapitations

Le recours au peloton d'exécution en Arabie saoudite, où les condamnés à mort sont traditionnellement décapités, est rendu nécessaire en raison d'une pénurie de bourreaux maniant le sabre adéquatement. Le Royaume aurait ainsi dû se résigner à recourir au peloton d'exécution. Selon le quotidien Al Yaoum, « une commission regroupant des représentants des ministères de l'Intérieur, de la Justice, de la Santé a été formée pour étudier le remplacement des décapitations par les exécutions par balle ».

En attendant le rapport de la commission, le ministère de l'Intérieur a informé les gouverneurs provinciaux qu'ils pouvaient désormais recourir à l'exécution par balle qui n'est « pas contraire à la charia », selon ce journal.

« La France condamne l'exécution de sept jeunes aujourd'hui en Arabie saoudite », a déclaré le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Vincent Floréani. « Elle rappelle que l'exécution de mineurs au moment des faits est contraire à la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, que l'Arabie saoudite a ratifiée. »

« En outre, le fait que ces exécutions sont effectuées en public est particulièrement choquant, a-t-il ajouté. Une fois de plus, la France exhorte l'Arabie saoudite à mettre un terme aux exécutions et à observer un moratoire en vue d'une abolition définitive. »

Des organisations de défense des droits de la personne ont intercédé en faveur des condamnés, arguant qu'ils avaient été torturés pour leur arracher des aveux et que leur procès avait été entaché d'irrégularités. Des experts des droits de l'homme de l'ONU ont également demandé à Riyad, mardi, de surseoir à l'exécution en plaidant que leur procès avait enfreint les normes internationales de justice.

« Il serait choquant que les autorités saoudiennes mènent ces exécutions », avait déclaré l'organisme Human Rights Watch (HRW), estimant qu'il est « grand temps que les Saoudiens arrêtent d'exécuter des gens ayant commis des crimes en étant mineurs ». « Les sept jeunes gens avaient entre 16 et 20 ans lorsqu'ils ont été arrêtés en 2006 », avait souligné HRW.

L'Arabie saoudite applique la charia, la loi islamique, qui prévoit la peine de mort pour le vol à main armée, le viol, le meurtre, l'apostasie et le trafic de drogue.

Le royaume a exécuté 26 personnes depuis le début de l'année. Une autre exécution a été annoncée, mercredi. Un homme condamné pour le meurtre d'un compatriote a été exécuté dans la région de La Mecque.

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