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Le centre de désintoxication Le Rucher craint la fermeture

Le centre de désintoxication Le Rucher craint la fermeture

Le centre Le Rucher, le seul centre à offrir des traitements de longue durée contre la toxicomanie dans tout l'Est du Québec, craint de devoir fermer ses portes en raison de la réforme de l'aide sociale. La direction du centre de Saint-Augustin-de-Desmaures lance un cri d'alarme et qualifie d'inacceptables les changements imposés par la ministre de l'Emploi, Agnès Maltais.

À compter du mois de juin, le gouvernement péquiste va limiter à 90 jours les traitements défrayés pour les prestataires de l'aide sociale qui veulent traiter une dépendance à l'alcool ou à la drogue.

Or, le centre Le Rucher offre justement des traitements de plus de trois mois. La perte de subventions représentera un manque à gagner d'au moins 300 000 $, selon la directrice générale, Valérie Hourdeaux.

Mme Hourdeaux soutient par ailleurs que la demande augmente pour les soins de longue durée. « C'est faux ce qu'on apporte qu'il y a une diminution. Le centre Le Rucher offre 55 lits. J'ai 54 lits occupés et 15 personnes sur la liste d'attente. On ne peut pas me dire que le service n'est pas nécessaire » clame-t-elle.

Le chef d'équipe du centre de désintoxication, Daniel Gagnon, estime par sa part qu'il y aura des conséquences sociales à cette réforme. « Concrètement, ça veut dire davantage de gens en détention parce que ma clientèle ne peut pas payer sa consommation avec une job dans un dépanneur. Elle va poser des actes criminels, va mettre sa santé en danger en s'injectant, en vivant dans la rue », affirme-t-il.

André Chouinard, qui termine cette semaine un séjour de presque neuf mois au centre de Saint-Augustin-de-Desmaures, défend l'importance des longues thérapies. « Je suis arrivé ici avec le goût sincère de mourir. Ça m'aura pris presque neuf mois, mais c'était nécessaire. J'avais besoin de faire du ménage dans mes pensées, dans mes attitudes, dans mes comportements qui m'amenaient à la consommation. C'est pas quelque chose que j'aurais pu faire rapidement », raconte-t-il.

Même chose pour Paul Poulin qui a eu besoin de 17 mois de thérapie pour en finir avec la toxicomanie. « C'est des comportements, une façon de penser que j'ai depuis 20 ans. Ça aurait été impossible de se débarrasser de ça en trois mois », soutient-il.

La ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Agnès Maltais, a accepté de rencontrer l'Association des centres de traitement des dépendances du Québec. D'ici là, la mobilisation s'organise. Des manifestations sont prévues mercredi à Québec et à Montréal contre la réforme de l'aide sociale.

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