QUÉBEC - Le gouvernement Marois a opposé mardi une fin de non-recevoir à l'idée de créer un fonds de développement régional à même les redevances minières.
Issues de l'exploitation de ressources naturelles non renouvelables, les redevances minières appartiennent à l'ensemble des Québécois, peu importe où ils résident, a fait valoir le ministre des Finances, Nicolas Marceau.
Ce faisant, le ministre a servi un non catégorique aux Conférences régionales des élus (CRÉ) de la Côte-Nord, de l'Abitibi-Témiscamingue et de la Baie-James, qui font front commun dans l'espoir d'obtenir une part des recettes minières pour diversifier leur économie.
Ces régions militent pour la création de fonds régionaux financés en partie par les droits minéraux, et défendront cette position à l'occasion du Forum sur les redevances minières, ce vendredi à Montréal.
Le président de la CRÉ Nord-du-Québec—Baie-James, Gérald Lemoyne, a expliqué en point de presse que l'activité minière ayant une durée de vie limitée, il est important pour les régions de disposer des fonds nécessaires pour développer d'autres créneaux.
Mais la réponse du ministre ne laisse planer aucune équivoque: les revenus tirés des redevances seront versés au Fonds des générations «pour payer notre dette», a dit M. Marceau.
À cet effet, «la décision est prise», a-t-il tranché devant les reporters.
«S'il y a des coûts encourus par des régions liés à l'exploitation minière — comme des routes endommagées, par exemple —, il faut qu'il y ait une forme de compensation. Mais sur le net, le surplus de revenus récupéré par le gouvernement du Québec appartient, dans ma tête, à l'ensemble des Québécois, et ça doit aller au Fonds des générations», a déclaré le ministre Marceau.
Pour diversifier leur économie, les municipalités régionales devront attendre l'adoption du futur pacte fiscal dans lequel elles trouveront, selon M. Marceau, «plein de dispositifs pour s'assurer qu'elles puissent avoir des revenus suffisants».