Les rebelles syriens tentaient mardi de prendre le contrôle total de la ville de Racca, dans le nord du pays, après avoir capturé le gouverneur de la province du même nom.
Des soldats gouvernementaux contrôlent encore certains secteurs de la ville, mais Racca pourrait bientôt devenir la première ville syrienne à tomber entièrement entre les mains de l'insurrection.
L'Observatoire syrien des droits de la personne (OSDH), à Londres, a indiqué que les rebelles ont capturé le gouverneur de la province de Racca, Hassan Jalili, au terme de combats survenus pendant la nuit près de son bureau dans la ville.
L'OSDH ajoute que les insurgés ont également mis la main au collet du président provincial du parti Baas, la formation de Bachar Al-Assad.
Le directeur de l'OSDH, Rami Abdoul-Rahman, affirme que M. Jalilil compte parmi les plus importants dirigeants syriens capturés par les rebelles depuis le début de la guerre civile il y a deux ans.
Les combats se poursuivaient mardi autour d'un centre des renseignements dans la ville. L'OSDH révèle que le régime a lancé des frappes aériennes contre deux cibles, faisant un nombre indéterminé de morts. Il rapporte aussi des combats féroces près de deux dépôts d'armes, complètement dans le nord de Racca.
L'éducation des enfants menacée
Dans un communiqué diffusé mardi, l'agence onusienne des enfants, l'UNICEF, a prévenu que la guerre civile menace l'éducation de centaines de milliers d'enfants syriens.
De plus, 20 % des écoles du pays auraient été endommagées ou serviraient de refuges. La situation serait particulièrement pénible dans des villes comme Idlib, Alep et Damas, qui ont été le théâtre de certaines des pires violences.
Plus d'une centaine d'enseignants et employés scolaires ont été tués et plusieurs autres ont tout simplement cessé de se présenter au travail.
Le conflit dépasse les frontières
Le conflit menace aussi de déborder à l'extérieur des frontières syriennes. Lundi, des hommes armés ont abattu 48 soldats syriens qui avaient trouvé refuge en Irak. Cela soulève des questions concernant la volonté apparente du gouvernement irakien de venir en aide, discrètement, au régime Assad. Bagdad attribue cette attaque à la branche irakienne d'Al-Qaïda, ce qui permet de croire à une certaine collaboration entre Al-Qaïda et des combattants syriens.
Par ailleurs, un responsable militaire américain estime que la situation en Syrie est trop complexe pour fournir une aide létale aux rebelles.
Le général James Mattis, du corps des marines, a dit s'inquiéter que des armes remises aux rebelles syriens finissent par se retrouver entre les mains des ennemis des États-Unis.
Le nouveau secrétaire d'État américain, John Kerry, a prévenu lundi que les États-Unis ont l'intention de renforcer leurs appuis aux rebelles si le président Assad ne quitte pas le pouvoir.
Associated Press