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Obama signe le décret sur le gel de 85 milliards de fonds publics

Obama signe le décret sur le gel de 85 milliards de fonds publics

Le gouvernement américain a frappé le mur budgétaire qu'il avait réussi à éviter de justesse en janvier dernier. Le président Barack Obama a signé vendredi soir le décret d'application des coupes budgétaires.

En dépit d'une rencontre de dernière minute à la Maison-Blanche entre les chefs de file du Congrès et le président Barack Obama, les parties ne sont pas parvenues à un accord pour éviter le gel budgétaire de 85 milliards de dollars avant l'échéance de minuit.

Cette mesure, appelée le Budget Control Act, a été adoptée en 2011 pour pousser le Congrès à trouver un compromis sur la réduction du déficit budgétaire.

Démocrates et républicains se renvoient la responsabilité de l'échec des négociations.

Le président a fait un point de presse pour expliquer l'état des négociations. « Soyons clairs, rien de tout ça n'est nécessaire. On y est à cause d'un choix que les républicains ont fait au Congrès. Ils ont permis ces compressions parce qu'ils ont refusé de céder un peu de terrain pour aider à réduire le déficit », a-t-il dit.

Barack Obama a blâmé les républicain de cet échec et a qualifié ces mesures de « stupides » et d'« arbitraires ».

Pour les républicains, la faute revient au président parce qu'il a insisté pour que la solution comprenne des hausses d'impôts.

Pour sortir de l'impasse, Barack Obama exige le démantèlement de niches fiscales qui profitent essentiellement aux plus hauts revenus ainsi que l'abrogation d'exonérations

accordées aux compagnies pétrolières et des avantages fiscaux des fonds de pension.

Après avoir accepté à contre coeur un alourdissement de la fiscalité dans le cadre de l'accord de décembre sur le mur budgétaire, les républicains excluent quant à eux toute concession.

Le Pentagone touché par les compressions

Chuck Hagel, secrétaire américain à la Défense, dont le budget va être amputé d'environ 8 % sur les sept derniers mois de l'exercice budgétaire, a quant à lui souligné que les compressions « menacent » la capacité du Pentagone à mener à bien l'ensemble de ses missions.

La majeure partie des crédits concernés seront gelés dans les sept premiers mois.

Le Pentagone doit faire des compressions de 13 % d'ici le 30 septembre. Les autres programmes comme l'exploration spatiale de la NASA et l'éducation feront face à des compressions de 9 %. Le contrôle aérien, la garde-côtière, la santé et l'immigration seront aussi touchés.

Le Fonds monétaire international (FMI) craint que cette impasse budgétaire n'affecte la croissance économique, aux États-Unis et au-delà.

La prévision de croissance, actuellement de 2 %, pourrait être baissée d'un demi-point de pourcentage, selon le FMI.

Avec 2,7 millions de salariés, la fonction publique est le premier employeur des États-Unis. Si les coupes s'appliquent pleinement, 800 000 d'entre eux verront leur heures de travail et leurs salaires diminuer entre mars et septembre.

Des notes d'information sur d'éventuelle mises en disponibilité ont d'ores et déjà été adressées au personnel de certaines agences gouvernementales et à leurs syndicats. Près de 115 000 fonctionnaires du ministère de la Justice ont ainsi été les premiers à les recevoir.

Pagaille à prévoir dans les aéroports

Ces coupes budgétaires, qui pourraient rendre l'été très difficile dans les aéroports américains, frapperont tous les métiers des aéroports : inspecteurs de l'administration fédérale de la sécurité des transports (TSA), personnel des douanes, agents de l'administration fédérale de l'aviation (FAA).

Les tours de contrôle d'une centaine de petits aéroports régionaux, de la ville de Mobile (Alabama, sud) à Niagara Falls (New York, nord-est), pourraient avoir à fermer. Une soixantaine d'autres, dans des villes plus importantes comme Jacksonville (Floride, sud-est) ou Sacramento (Californie, sud-ouest), pourraient ne plus avoir d'équipes de nuit.

Et même si les grands aéroports devraient être protégés au maximum, ils sentiront eux aussi l'impact des coupes budgétaires, avec des files d'attente qui devraient s'allonger.

L'Association nationale des contrôleurs aériens a dénoncé des réductions budgétaires qui selon elle « sont nuisibles au transport aérien et à l'économie fragile du pays ».

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