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La vague du mobile change la donne pour les taxis

La vague du mobile change la donne pour les taxis

Avant, pour trouver un taxi, on levait le bras ou on appelait une centrale. Avec le boom des smartphones, dans de plus en plus de villes, les chauffeurs et leurs passagers entrent en contact avec des applications mobiles.

Elles utilisent des technologies intégrées au téléphone, comme la géolocalisation ou le GPS, pour repérer et commander un taxi se trouvant à proximité. Le chauffeur confirme le rendez-vous, et arrive généralement plus vite que s'il était envoyé par une centrale. L'application peut aussi servir à payer par carte de crédit.

"Cela donne le contrôle aux passagers et incite le chauffeur à offrir un meilleur service», car "ce n'est plus anonyme. Ils connaissent le nom du chauffeur, et les notes" octroyées par d'autres clients, explique Yonis Benitez, responsable à Washington du service mobile MyTaxi.

Fondé en Allemagne en 2009, MyTaxi est implanté dans 30 villes dans le monde, dont la capitale américaine où il opère depuis octobre et a "doublé d'un mois sur l'autre le nombre de chauffeurs et de passagers" recourant à ses services, selon Yonis Benitez.

MyTaxi recrute des chauffeurs pour son application en leur faisant miroiter plus d'activité.

"Ils gagnent plus d'argent, ils peuvent utiliser leurs temps morts", souligne aussi Travis Kalanick, patron-fondateur d'Uber, basé à San Francisco.

Comme beaucoup de ses concurrents, Uber ne possède pas ses propres voitures, mais cherche des chauffeurs de taxis et de limousines acceptant d'utiliser son application. Financé entre autres par le patron du distributeur en ligne Amazon, Jeff Bezos, et par la banque Goldman Sachs, Uber est présent aux États-Unis, mais aussi à Paris, Londres, Stockholm ou Melbourne.

La société a acquis une certaine notoriété suite à ses démêlés à New York, où la commission des taxis avait interdit son service jugé contraire aux réglementations en septembre. Uber y a suspendu temporairement ses offres de taxis, dans l'attente de l'issue d'un débat sur les règles d'obtention d'un véhicule dans la ville.

Conquête de nouvelles zones

À Washington, où les services de taxi mobiles sont autorisés, le chauffeur Peter Faris dit avoir pu mettre sur pied un service de trois voitures grâce à Uber, qui "a répondu à un besoin".

Pour la société britannique Hailo, qui dit avoir la plus grosse application de taxi avec une utilisation par 30.000 chauffeurs, le succès vient de l'efficacité.

"Les chauffeurs ont entre 30% et 60% de temps mort, en fonction de la ville, et les consommateurs ont du mal à trouver un taxi", explique son fondateur Jay Bregman. "C'est un schéma qu'on retrouve partout dans le monde".

Hailo, financé notamment par le milliardaire britannique Richard Branson, revendique plus de 120 millions de dollars de chiffre d'affaires annuel. Le service fonctionne à Boston, Chicago, Toronto et Dublin, et devrait se lancer cette année à Tokyo, Madrid, Barcelone, Washington et peut-être New York, où M. Bregman dit avoir 5.000 chauffeurs prêts à le suivre si la ville donne son feu vert.

Hailo ne démarre dans une ville qu'après avoir recruté suffisamment de chauffeurs pour assurer une offre suffisante. Son application fonctionne aussi comme une sorte de réseau social entre les conducteurs, qui s'alertent sur la circulation ou les zones où des voitures sont nécessaires.

Si les applications mobiles font gagner du temps aux chauffeurs et aux passagers, elles élargissent aussi l'activité à des zones où les taxis ne cherchaient généralement pas de clients.

"Un chauffeur à New York m'a dit avoir emmené quelqu'un dans le Bronx, et pour la première fois en vingt ans, il a obtenu une course pour repartir dans l'autre sens", raconte M. Kalanik.

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