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Italie : Chambre des députés à gauche et Sénat à droite

Italie : Chambre des députés à gauche et Sénat à droite

La gauche italienne de Pier Luigi Bersani est arrivée en tête des élections législatives à la Chambre des députés, tandis que la coalition de droite de Silvio Berlusconi obtient une majorité de sièges au Sénat, a annoncé lundi le ministère de l'Intérieur.

Les élections ont donné lieu à une lutte très serrée et les résultats officiels laissent présager un Parlement divisé entre la gauche et la droite.

Selon les chiffres portant sur le dépouillement de la quasi-totalité des bureaux de vote, la coalition de gauche remporte 29,55 % des voix contre 29,18 % pour la coalition de droite à la chambre basse, mais la loi électorale permet à la première d'empocher 340 des 630 sièges même avec ce faible écart.

Au Sénat, selon les premiers chiffres du ministère de l'Intérieur, la gauche remporterait 97 sièges avec 31,63 % des voix contre 110 à la droite, même si celle-ci n'obtient que 30,71 % des voix, car le système électoral italien attribue la prime à la majorité sur une base régionale.

Le cas de majorités opposées dans les deux chambres alimente les craintes des marchés financiers. L'instabilité politique nuirait à l'économie fragile de l'Italie, qui s'avère la troisième économie de la zone euro. Aux prises avec une dette qui représente plus de 120 % de son produit intérieur brut (PIB), l'économie italienne est en récession (-2,2 % en 2012).

Le retour de Berlusconi

Parti dans l'opprobre en novembre 2011, l'ancien chef de l'État italien Sivlio Berlusconi a effectué une remontée spectaculaire en promettant d'abaisser les impôts et le remboursement d'une taxe foncière rétablie par le gouvernement de Mario Monti.

Condamné à quatre ans de prison pour fraude fiscale en octobre 2012, Berlusconi avait affirmé, à l'époque, qu'il ne serait pas candidat aux prochaines élections. Sa condamnation lui interdit d'ailleurs de briguer des fonctions publiques pour une période de cinq ans, mais l'application de la peine est suspendue jusqu'à ce que les processus d'appels soient terminés. De plus, M. Berlusconi ne purgerait qu'un an de prison de sa peine en raison d'une amnistie.

M. Berlusconi avait annoncé son retour en politique en décembre dernier.

La montée de la gauche

Le Mouvement mouvement cinq étoiles (M5S), dirigé par l'ancien acteur comique Beppe Grillo, a profité d'une forte poussée. Il a créé la surprise en récoltant plus de 25 % des voix et en devançant la coalition centriste emmenée par le chef du gouvernement sortant, Mario Monti. Ce dernier n'arrive qu'au 4e rang de l'élection et franchit à peine la barre des 10 %.

L'ascension de Beppe Grillo est liée à son « Trunami tour », une tournée effectuée en caravane en compagnie d'une foule de journalistes. « L'histoire va changer un peu, on verra comment », a-t-il déclaré après avoir voté lundi. Le malaise social d'une société en pleine récession économique a profité au parti de M. Grillo qui a séduit l'électorat avec son programme jugé « populiste » par ses adversaires.

Le Mouvement cinq étoiles propose la fin du financement public des partis politiques, la réduction du nombre d'élus, un revenu minimum de 1000 euros et un référendum sur l'euro.

Par ailleurs, la crise économique et les mesures d'austérité des 15 derniers mois du gouvernement Monti ont nui à ce dernier lors des élections. Surnommé « le Professeur », M. Monti jouissait pourtant d'une solide popularité pour avoir rétabli la crédibilité à l'économie italienne.

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