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Pas d'enquête publique sur les centrales électriques

Pas d'enquête publique sur les centrales électriques

La nouvelle première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, a rejeté à nouveau, vendredi, l'idée d'organiser une enquête publique sur la coûteuse annulation de deux projets de centrales électriques. Selon elle, une telle enquête n'est pas nécessaire.

La chef néo-démocrate, Andrea Horwath, était revenue à la charge, jeudi, avec sa demande de lancer une enquête publique, après que de nouveaux documents eurent fait surface dans le dossier, qui est en train de devenir la première crise politique à laquelle Mme Wynne doit faire face.

Les dirigeants de l'Office de l'électricité de l'Ontario ont par ailleurs admis, jeudi, que le gouvernement libéral de son prédécesseur Dalton McGuinty, dont elle faisait partie en tant que ministre, était intervenu à plusieurs reprises dans le dossier controversé de l'annulation des projets de centrales au gaz naturel d'Oakville et de Mississauga. Des représentants de l'Office étaient à Queen's Park pour expliquer pourquoi 600 pages de documentation supplémentaires ont été trouvés.

Le président-directeur général de l'Office de l'électricité, Colin Andersen, a affirmé que l'annulation de la centrale de Mississauga en 2011, en pleine campagne électorale, était une décision purement politique.

« Si le Parti libéral n'était pas intervenu, nous aurions terminé la centrale », a-t-il dit. Pourtant, cette agence est censée être complètement indépendante du gouvernement.

Colin Andersen a cependant eu plus de mal à expliquer pourquoi, pour la troisième fois en quatre mois, de nouveaux documents ont été trouvés, alors que son agence était déjà accusée d'avoir essayé de cacher des documents.

Il a raconté que le gouvernement avait révisé une à une des milliers de pages, juste avant que les documents ne soient rendus publics.

« Mais c'était dans un esprit de collaboration, pas de camouflage », a-t-il assuré.

Les partis d'opposition n'en croient rien.

Pour une agence indépendante, la ligne est mince, selon le député néo-démocrate Peter Tabuns, entre la collaboration et l'interférence politique. Le NPD réclame une enquête publique, où les témoins devraient prêter serment.

Le député conservateur Vic Fedeli croit qu'il manque encore des morceaux au casse-tête, notamment des courriels provenant du premier ministre démissionnaire, Dalton McGuinty, et de l'ex-ministre de l'Énergie Chris Bentley.

Depuis des mois, le gouvernement soutient que l'annulation des deux centrales aura coûté seulement 230 millions de dollars. L'Office de l'électricité laisse maintenant entendre que la facture pourrait être encore plus salée.

Un rapport du vérificateur général de la province devrait être déposé d'ici la fin de mars.

600 nouvelles pages

Le nouveau ministre de l'Énergie, Bob Chiarelli, a fait l'annonce des nouvelles pages trouvées juste avant la période des questions à Queen's Park, jeudi matin.

C'est la deuxième fois que des documents supplémentaires font surface depuis le mois d'octobre dernier, lorsque le gouvernement McGuinty avait affirmé que toute l'information disponible avait été rendue publique.

Les libéraux ont admis l'an dernier que l'annulation des deux projets avait coûté 230 millions de dollars en ruptures de contrat, notamment. Les partis d'opposition affirment que le montant est beaucoup plus élevé.

L'opposition soutient par ailleurs que le gouvernement a annulé les projets à Oakville et à Mississauga respectivement avant et durant la dernière campagne électorale, pour sauver les sièges de députés libéraux.

Le gouvernement fait d'ailleurs face à une nouvelle motion d'outrage à la législature de la part des conservateurs, qui accusent les libéraux d'avoir tenté de cacher la vérité dans le dossier de l'annulation des deux projets de centrales.

La première ministre Wynne a affirmé, jeudi, que ce retard dans le dévoilement de documents était « malheureux », mais qu'il s'agissait d'un « processus en cours ». Elle a expliqué durant la période des questions qu'il s'agissait de documents électroniques, plus difficiles à identifier qu'une boîte de rapports, par exemple.

La chef du NPD, Andrea Horwath, a répondu que le gouvernement n'avait plus aucune crédibilité à ce sujet. « Pourquoi les Ontariens devraient-ils vous croire maintenant? », a-t-elle demandé. Mme Horwath a de nouveau réclamé une enquête publique dans le dossier.

La députée conservatrice Christine Elliott a affirmé que la situation était « outrancière » et que le gouvernement avait affirmé faussement à deux autres reprises dans le passé que tous les documents avaient été rendus publics. Les conservateurs demandent des élections.

Le président de l'Assemblée législative avait accepté, mercredi, de ressusciter la motion d'outrage à la législature contre les libéraux. Une motion similaire avait été annulée à la suite de la prorogation des travaux à l'Assemblée législative, en octobre dernier, par le premier ministre démissionnaire, Dalton McGuinty. Les partis d'opposition l'avaient accusé à l'époque de tenter d'étouffer un scandale.

Un comité parlementaire doit maintenant débattre de la motion conservatrice.

Budget

De leur côté, les députés conservateurs de l'Ontario font déjà savoir qu'ils voteront contre le prochain budget du gouvernement libéral minoritaire, même avant d'avoir vu le document. Aucune date n'a été fixée pour l'instant quant au dépôt du budget. Mais le plan budgétaire annuel du gouvernement est présenté généralement au printemps, soit pas avant plusieurs semaines.

Le chef du PC, Tim Hudak, avait déjà affirmé qu'il n'appuierait pas le discours du Trône, présenté mardi par la nouvelle première ministre, Kathleen Wynne. Selon lui, il est temps d'avoir des élections.

Les conservateurs se désolent d'ailleurs de voir que le NPD ne profite pas du discours du Trône pour défaire le gouvernement. Le Parti libéral au pouvoir est minoritaire et a donc besoin de l'appui d'au moins un des deux partis d'opposition pour gouverner.

La chef néo-démocrate, Andrea Horwath, a affirmé qu'elle « laisserait passer » le discours du Trône. Toutefois, elle a présenté plusieurs demandes en prévision du budget, dont une réduction des primes d'assurance automobile.

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