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Le spectre d'une « guerre des monnaies » s'invite au G20

Le spectre d'une « guerre des monnaies » s'invite au G20

La réunion des ministres des Finances des pays du G20 à Moscou vendredi et samedi devrait porter notamment sur leurs inquiétudes entourant les taux de change, même si ce sujet n'est pas officiellement à l'ordre du jour.

Depuis que le Japon a affiché sa volonté de faire baisser le yen pour stimuler ses exportations, certains craignent que d'autres pays soient tentés à leur tour de dévaluer leur monnaie engendrant un effet d'entraînement, soit une « guerre des monnaies ».

Mardi, les pays du G7 ont cru bon de publier un communiqué dans lequel ils précisent qu'une « volatilité excessive et des mouvements désordonnés dans les taux de change peuvent avoir des implications défavorables pour la stabilité économique et financière ». Ils ont aussi réaffirmé leur « engagement de longue date pour des taux de change déterminés par le marché ».

Le Fonds monétaire international, le FMI, a cherché jeudi à rassurer en déclarant que les craintes sur une éventuelle guerre des monnaies étaient « exagérées », tout en précisant qu'il fallait avoir un « il » sur cette question.

Parallèlement au Japon, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la zone euro poursuivent des politiques monétaires très accommodantes, qui sont caractérisées par des taux d'intérêt historiquement bas et des promesses d'achats massifs d'obligations sur les marchés, ce qui engendre des pressions à la baisse sur la valeur de leur monnaie inquiétant ainsi notamment les pays émergents.

« La guerre des monnaies va de nouveau être en tête de l'ordre du jour du G20, car les principaux pays émergents (Brésil, Inde, Turquie, Russie) vont de nouveau accuser l'Occident d'affaiblir délibérément ou de facto leur propre monnaie, ce qui renforce les devises des économies émergentes », croit l'économiste Jan Randolph de la firme IHS Global Insight.

Le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, s'attend aussi à ce que ce sujet soit au cur de la rencontre du G20. Le Japon devrait s'expliquer, ajoute-t-il. « Dans le communiqué final, les ministres des Finances vont se prononcer pour que les taux de changes restent déterminés par le marché », a ajouté le ministre Silouanov, cité par des agences de presse russes.

L'Europe et la mollesse de l'économie mondiale

Pour la première fois depuis longtemps, les craintes entourant la zone euro ne seront pas la première préoccupation de la réunion du G20, mais le sujet risque tout de même d'accaparer les participants, surtout que l'événement s'ouvre au lendemain de la publication de statistiques confirmant que la récession s'aggrave en Europe.

La croissance en zone euro pourrait être nulle cette année, ce qui reste un frein à la reprise économique mondiale. La Russie compte d'ailleurs faire de la recherche de nouvelles « sources de croissance » une priorité de sa présidence au G20 et du prochain sommet, prévu début septembre à Saint-Pétersbourg.

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