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Des écoles se préparent à une éventuelle intrusion armée

Des écoles se préparent à une éventuelle intrusion armée

Depuis la tragédie du Collège Dawson à Montréal, en 2006, de nombreuses écoles soumettent leurs élèves à des exercices de confinement barricadé, au cas où un tireur y ferait irruption. Même si les risques sont minimes, la pratique ne fait pas l'unanimité, car plusieurs craignent qu'on traumatise certains enfants.

Lors du plan de prévention mis sur pied par la Sûreté du Québec et d'autres corps de police, les enfants apprennent notamment à rester dans leur classe en silence, pendant que l'enseignante ferme la porte et s'assure qu'elle est bien verrouillée.

Comme toutes les écoles de la commission scolaire English-Montréal, l'école Pierre-Elliott-Trudeau effectue ce genre d'exercice deux fois par année depuis au moins cinq ans, afin de familiariser les élèves aux façons de faire en cas d'agression armée.

Le confinement barricadé permet aussi de ralentir la progression d'un agresseur et de faciliter l'intervention des policiers.

Un stress non nécessaire, estiment certains

Dans certaines commissions scolaires, comme à Laval, on préfère toutefois former uniquement le personnel parce qu'on craint que l'exercice ne rende les enfants anxieux, particulièrement les petits du primaire.

« On n'a pas cru bon inclure d'étudiants dans ce dossier étant donné la présence d'une clientèle vulnérable », indique le responsable des relations publiques de la police de Laval, Daniel Guérin.

Nicolas Chevrier, psychologue aux Services psychologiques Séquoia, croit qu'on crée un stress démesuré et non nécessaire.

La Commission scolaire de Montréal (CSDM) a quant à elle refuser d'expliquer l'approche préconisée et d'indiquer combien d'écoles procèdent à ce genre d'exercices.

La Sûreté du Québec recommande l'exercice

Même si la décision revient aux établissements scolaires et aux commissions scolaires, la Sûreté du Québec recommande l'exercice, le qualifiant de « valeur ajoutée » pour les élèves.

« Sur le même principe que lorsque l'on fait un exercice d'évacuation en cas d'incendie, on ne le fait pas seulement avec les enseignants, l'objectif étant que l'on veut développer des réactions, que les enfants puissent savoir comment le déroulement va se faire et qu'ils ne soient pas pris par surprise si ça doit se dérouler un jour », indique Guy Lapointe, de la Sûreté du Québec.

La directrice de l'école Pierre-Elliott-Trudeau estime pour sa part que les enfants ne sont pas perturbés par l'exercice. « Les seuls enfants à notre école qui ont été un petit peu inquiets sont les autistes, parce que le bruit de l'alarme les dérange », dit-elle.

Même si le risque d'une fusillade est minime, elle est d'avis que l'exercice est nécessaire, d'autant plus qu'aucun parent ne le remet en question.

D'après les reportages de Benoît Giasson et de Francine Plourde

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