Il y a 25 ans lundi, la Cour suprême du Canada décriminalisait l'avortement au pays, mais l'accès à cette procédure est toujours compliqué pour les femmes à l'Île-du-Prince-Édouard.
L'Île-du-Prince-Édouard est la seule province au pays qui n'offre pas le service. Les femmes insulaires doivent se rendre dans d'autres provinces pour faire interrompre leur grossesse.
En 2009, Kandace Hagen a appris qu'elle était enceinte. La jeune femme explique qu'elle n'était pas prête pour un enfant. Son médecin lui a dit qu'il n'y avait que la clinique privée Morgentaler à Fredericton qui pouvait pratiquer l'avortement.
Kandace Hagen devait payer l'intervention et le voyage, qui lui coûtaient 1000 $. Son médecin ne lui a pas dit que si elle se rendait à l'Hôpital Queen Elizabeth II à Halifax, le gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard paierait l'intervention.
La professeure Colleen MacQuarrie, de l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard, étudie la question de l'avortement. Elle affirme que cette intervention n'est pas interdite, mais que le système est délibérément complexe pour décourager les femmes.
« L'Île-du-Prince-Édouard en ce moment, en n'offrant pas des services sur l'île même, se trouve à violer les enseignements de la Cour suprême du Canada et à violer les droits fondamentaux des femmes à l'Île-du-Prince-Édouard », estime Louise Langevin, professeure de droit à l'Université Laval, à Québec.
Le ministre de la Santé de l'Île-du-Prince-Édouard, Doug Currie, affirme que la province n'a pas les moyens d'offrir tous les services.