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Sask. : la mort d'une détenue donne lieu à de nouvelles allégations de négligence

Sask. : la mort d'une détenue donne lieu à de nouvelles allégations de négligence

Après le cas d'Ashley Smith en Ontario, Service correctionnel Canada (SCC), fait maintenant l'objet de nouvelles allégations de négligence concernant ses gardiens de prison dans un établissement de la Saskatchewan.

Une détenue de 35 ans, Kinew James, originaire du Manitoba, devait être libérée en août prochain, après avoir purgé une peine de plus de 15 ans d'emprisonnement pour homicide, voies de fait, profération de menace, incendie criminel, méfait et entrave à la justice.

Elle semblait en bonne santé et énergique samedi, raconte sa mère, Grace Campbell, de Winnipeg. Celle-ci a affirmé au réseau anglais de Radio-Canada que sa fille lui a parlé au téléphone, depuis le Centre psychiatrique régional Saskatoon.

Mme Campbell raconte ensuite que dimanche, un aumônier de l'établissement l'a informée que sa fille était morte. « Ils ont dit qu'elle se plaignait à propos de son estomac durant la soirée et qu'elle avait dû être emmenée d'urgence à l'hôpital », a-t-elle relaté. « Sauf qu'elle est morte d'une crise cardiaque à l'hôpital, à 1 h dimanche matin. C'était si soudain ».

La mère soutient qu'elle doute de la version des faits que lui a livrée SCC, surtout à cause du cas troublant d'Ashley Smith. La mort de cette femme en octobre 2007 fait présentement l'objet d'une enquête du coroner, qui se penche notamment sur la raison pour laquelle des gardiens l'ont regardée s'étrangler.

Comme Ashley Smith, Kinew James souffrait de problèmes de maladie mentale et avait un historique d'automutilation.

D'autres détenues auraient livré une version différente de l'histoire

Le cas de Kinew James devient troublant à l'écoute de propos d'autres détenues du même établissement, rapportés par la directrice générale de l'Association canadienne des Société Élizabeth Fry, qui regroupe tous les organismes locaux d'aide aux femmes judiciarisées du même nom.

« Selon ce que j'ai compris d'autres femmes qui étaient dans des cellules à côté de la sienne, elle tentait d'attirer l'attention du personnel », déclare Kim Pate.

« Elle appelait à l'aide et pressait son bouton d'appel de détresse. Elle ne recevait pas d'aide », relate Mme Pate, de ce que lui auraient dit les détenues. Également, ces détenues lui auraient dit que le personnel a éteint le bouton d'appel, mais n'ont donné de soins médicaux qu'une heure ou plus après.

La famille demande aujourd'hui une enquête du coroner sur la mort de Mme James.

CBC/Radio-Canada n'a pas pu confirmer le temps d'intervention, auprès du personnel du Centre psychiatrique régional de Saskatoon. SCC a été invité à commenter cette question ainsi que les affirmations voulant que ses agents aient éteint le bouton d'appel. L'organisme a uniquement fait savoir qu'il examine l'affaire et qu'il a averti la police de Saskatoon et le bureau du coroner de la Saskatchewan, lequel a pratiqué une autopsie mardi.

Kinew James était l'informatrice de CBC

L'automne dernier, Kinew James avait joint CBC/Radio-Canada à plusieurs reprises, alors qu'elle purgeait une partie de sa peine dans l'Établissement pour femmes Grand Valley, à Kitchener en Ontario. C'est d'ailleurs là qu'était détenue Ashley Smith.

Sous le couvert de l'anonymat, car elle disait craindre des représailles de la part du personnel, elle a allégué qu'un agent faisait de la contrebande de drogue et de cigarettes dans l'établissement, et offrait ces produits en échange de faveurs sexuelles avec une ou des détenues.

Tout en avouant son problème d'automutilation et d'autres problèmes interpersonnels ayant cours dans l'établissement, elle a indiqué avoir accepté son transfert volontaire vers le centre psychiatrique à Saskatoon, se disant isolée et sans amies à Kitchener. Elle a été transférée une semaine après que CBC/Radio-Canada a révélé l'affaire d'échange de drogue et de cigarettes contre du sexe.

La police régionale de Waterloo a enquêté sur l'affaire, mais a conclu cette semaine que les allégations étaient sans fondement. Mme James était demeurée en contact avec CBC/Radio-Canada.

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