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Assurance-emploi : moins de prestataires, plus de contraintes

Assurance-emploi : moins de prestataires, plus de contraintes

Les règlements qui modifient la Loi sur l'assurance-emploi ont été publiés dans la Gazette du Canada, ce qui officialise la réforme qui entrera en vigueur le 6 janvier.

Ottawa estime que 8000 prestataires quitteront le programme, ce qui générerait des économies de 12,5 millions de dollars en 2012-2013 et 33 millions pour les exercices suivants.

Le gouvernement entend investir 7,2 millions de dollars dans des mesures de contrôle pour s'assurer que les prestataires sont bel et bien à la recherche d'un emploi.

Selon le député de Haute Gaspésie-La Mitis-Matane-Matapédia, Jean-François Fortin, il y aura beaucoup plus de chômeurs exclus du régime que le prévoit le gouvernement fédéral, et ce, notamment au Québec.

Le député relève que le Québec compte 40 % de chômeurs fréquents. « Alors, on devrait être plus touché au Québec que partout ailleurs au Canada », conclut Jean-François Fortin.

La réforme crée trois catégories de chômeurs à partir de la fréquence de leurs recours passés au programme. Selon leur catégorie, les chômeurs disposeront d'une période plus ou moins longue pour se trouver un emploi. Après cette période, ils seront contraints d'accepter un emploi de 70 % à 90 % de leur salaire de référence.

Des chômeurs sous surveillance

L'avocat du Mouvement action chômage Montréal, Hans Marotte, croit que les chômeurs subiront une pression très importante pour accepter des emplois moins rémunérateurs qui ne sont pas nécessairement dans leur domaine.

L'avocat note que le gouvernement conservateur a ajouté de nouvelles modifications à ce que les groupes de défense des chômeurs connaissaient déjà.

Le salaire de référence à partir duquel les critères du nouveau régime s'appliqueront sera celui de l'emploi occupé le plus longtemps par le prestataire au cours des 52 semaines précédant la période de prestations.

Hans Marotte souligne que cette mesure pourrait toucher particulièrement ceux qui travaillent dans différents domaines et à de bas salaires durant leurs études.

À partir du 6 janvier, le gouvernement considérera qu'un prestataire qui a déjà occupé un emploi à plus d'une heure de son domicile pourrait être contraint d'inclure cette norme dans sa recherche d'un nouvel emploi. De plus, les dépenses encourues pour occuper cet emploi ne seront pas considérées comme un motif de refus.

Malgré les manifestations et les protestations, entre autres au Québec et dans les provinces maritimes, la ministre des Ressources humaines, Diane Finley, n'a pas fléchi. « L'écrit confirme finalement ce qu'on craignait. Ça va être beaucoup plus difficile pour les chômeurs de démontrer qu'ils sont présentement à la recherche d'un emploi », souligne Hans Marotte.

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