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L'inspiration de Philippe Marquis

L'inspiration de Philippe Marquis

Le ski acrobatique est une affaire de famille au Canada : les Dufour-Lapointe, les Bilodeau, les Marquis. Mais pas toujours facile de se faire un prénom quand un membre de notre fratrie nous précède.

Un texte de Manon Gilbert

À maintenant 23 ans, Philippe Marquis, le frère de Vincent, tente de relever le défi. Et force est d'admettre que le bosseur québécois est sur la bonne voie, lui qui a décroché sa première victoire en Coupe du monde en mars dernier, à Are.

Se détacher de son frère, médaillé de bronze aux mondiaux de 2009 et retraité depuis le printemps 2010, n'a cependant que peu d'importance pour Philippe. De cinq ans son cadet, Philippe a toujours pris exemple sur son aîné et meilleur ami à qui il doit sa passion pour le ski acrobatique.

« Mon frère, c'était un modèle pour moi, je le suivais partout dans les sous-bois. Il s'est inscrit au club de Stoneham quand le club a commencé et ça a été une question de temps pour que je suive ses traces et que je tombe en amour avec le sport, a raconté Philippe il y a quelques semaines. Il n'y a rien de mieux pour moi que d'avoir un frère comme Vincent parce que j'ai tellement appris et il m'a tellement poussé. »

La rivalité entre ces frères très compétitifs, qui ont grandi dans un chalet au bord des pentes de Stoneham, ne se transporte pas que sur la piste. Toutes les raisons sont bonnes encore aujourd'hui pour se lancer un petit défi au tennis ou au football.

Excellent joueur de football et entraîneur des quarts des Titans au cégep de Limoilou depuis sa retraite, Vincent n'a jamais caché que son frérot, qui a rejoint les rangs de l'équipe nationale de développement pour la saison 2007-2008, avait beaucoup plus de talent que lui sur deux planches. « C'est la confiance qui lui fait défaut », nous avait-il confié il y a quelques années, avant la défunte Coupe du monde du mont Gabriel.

Et Philippe, qui a vu sa carrière de footballeur prendre fin au secondaire parce que trop petit, ne le sait que trop bien.

« Vincent a toujours été quelqu'un qui avait une confiance en lui incroyable, mais en même temps, moi, je me suis toujours entraîné plus fort que lui. On a deux personnalités différentes, mais je pense que c'est ce qui a fait que nous nous sommes rendus à des niveaux similaires. Ça va être à moi à lui prouver le contraire dans les prochaines années en augmentant mon niveau de confiance. »

Résultats = confiance

Cependant, avec quatre podiums en deux mois pour conclure la dernière saison, ce qui lui a valu le 4e rang au classement de la Coupe du monde des bosses, le natif de Québec n'a plus aucune raison de douter de son talent. Surtout qu'une blessure à l'épaule gauche lui a fait rater toute la saison 2010-2011 et a ralenti sa progression.

C'est donc avec plus d'assurance que Marquis entreprend samedi, à Ruka, la nouvelle saison, une saison déterminante pour les Jeux olympiques de Sotchi.

Marquis a goûté à l'aventure olympique comme ouvreur de piste à Vancouver. De plus, il a visité Sotchi à deux reprises, d'abord comme touriste il y a deux ans, question de baigner dans la culture russe et de voir le site de compétition, puis comme compétiteur à une Coupe d'Europe en mars dernier où il a fini 15e.

« Depuis quatre ans, on travaille et on ramasse les petites expériences à droite et à gauche pour se préparer. C'est toujours ce qui a fait la force de l'équipe canadienne, de se préparer à l'avance », affirme le volubile skieur.

Mais c'est probablement Vincent qui, sans le vouloir, aura le plus aidé son frère.

« De le voir se qualifier 13e pour revenir en force et terminer 4e [NDLR : aux Jeux de Vancouver], je pense que ça prend une force de caractère et une confiance inébranlables. Ce ne sont pas nécessairement des conseils en mots qu'il m'a donnés, mais regarder ce qu'il a accompli, c'est probablement le plus beau conseil ».

En effet, une belle source d'inspiration! Et parions que l'aîné sera au bas de la piste à Sotchi pour ne rien rater de la descente de son petit frère.

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