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Quand la complicité se transforme en podiums

Quand la complicité se transforme en podiums

QUÉBEC - Premier Canadien à monter sur un podium de la Coupe du monde depuis Pierre Harvey en 1988, Devon Kershaw a connu l'âge de pierre du ski de fond au Canada.

Un texte de Manon Gilbert

Tellement qu'à ses débuts dans l'équipe senior en 2002, l'Ontarien n'aurait jamais pu imaginer qu'il célébrerait ses 30 ans, le 19 décembre, toujours en tant qu'athlète.

Certes, le programme féminin se portait à merveille avec la présence de Beckie Scott, championne olympique de la poursuite 5 km à Salt Lake City, et Sara Renner. Mais chez les hommes c'était pratiquement le néant.

« Quand j'ai commencé à concourir, tout le monde était prêt à faire une croix sur le programme masculin de ski de fond, a raconté l'Ontarien. À mes deux premières années chez les seniors, les gens me disaient : "Tu vas essayer de te qualifier pour les Jeux de Turin et, ensuite, tu iras à l'université." »

Kershaw croyait bien que c'était la voie qui l'attendait. Même que devant la longue disette canadienne, il n'envisageait même pas de pouvoir réussir un top 30 en Coupe du monde. Sauf que depuis, ses études en médecine sont toujours en veilleuse.

D'abord, parce qu'une 3e place en sprint à la Coupe du monde de Borlänge (Suède) un mois après les Jeux de Turin a changé sa perception. Puis parce qu'avec la naturalisation du Russe Ivan Babikov en 2007 et l'émergence de jeunes talents dans l'équipe junior, Kershaw voyait enfin poindre la lumière au bout du tunnel.

« La présence d'Ivan, ainsi que l'arrivée d'Alex (Harvey) et Len (Valjas) ont donné un nouvel élan au sport. Avec Chandra et Daria de côté des filles, je crois que nous n'avons jamais eu une équipe aussi forte. »

« Comme une famille »

Depuis deux ans, Kershaw et sa bande ont pris d'assaut un sport dominé par les Européens. En tout, ils ont cumulé 15 podiums en Coupe du monde. Le natif de Sudbury en a ajouté quatre autres au Tour de ski, en plus, bien sûr, de la cerise sur le gâteau, l'or mondial au sprint par équipe avec Harvey.

Les nombreuses années d'effort portent enfin leurs fruits, mais ce qui contribue, en partie, aux succès de l'équipe masculine, c'est aussi l'esprit d'équipe très soudé.

« Il faut qu'on ait du plaisir. On passe trop de temps sur la route ensemble. Si on ne s'entendait pas aussi bien, je ne suis pas certain que j'aurais poursuivi aussi longtemps dans le sport. Ça sonne quétaine, mais on est comme une famille », soutient Kershaw, 2e du classement général de la Coupe du monde la saison dernière.

« C'est nécessaire pour pouvoir durer toute la saison, renchérit Harvey. L'an dernier, on a eu quelques-uns de nos meilleurs résultats à la dernière fin de semaine, alors qu'il y en a qui ne pensent qu'à retourner à la maison. On a du fun sur la route, on tripe ensemble, ça fait une différence, c'est sûr. »

Ceux qui suivent ces deux cochambreurs sur Twitter ont remarqué depuis longtemps la complicité qui les unit.

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