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Ottawa réévalue ses relations avec l'Autorité palestinienne

Ottawa réévalue ses relations avec l'Autorité palestinienne

Le gouvernement canadien annonce le rappel temporaire de ses chefs de mission en Israël et à Ramallah au lendemain de l'obtention par les Palestiniens d'un statut d'État observateur non membre aux Nations unies.

Dans un communiqué publié vendredi matin, le ministre des Affaires étrangères du Canada, John Baird, annonce qu'il rappelle également ses représentants permanents aux Nations unies, à New York et à Genève.

Se disant « profondément déçu, mais non surpris » des résultats du vote remporté jeudi par l'Autorité palestinienne à l'Assemblée générale des Nations unies, John Baird explique qu'il rappelle ces diplomates afin déterminer les répercussions qu'aura ce nouveau statut accordé aux Palestiniens et la politique qu'adoptera Ottawa.

« La position de notre gouvernement est claire : seule la négociation mènera à une paix juste et durable, et non les mesures unilatérales », a rappelé John Baird dans le communiqué.

L'Assemblée générale de l'ONU a adopté la résolution faisant de la Palestine un État observateur non membre de l'ONU par 138 voix pour, 9 voix contre et 41 abstentions.

Le Canada est, avec Israël et les États-Unis, l'un des neuf pays qui ont voté contre l'attribution d'un statut d'État observateur non membre à l'Autorité palestinienne aux Nations unies.

« Le Canada est fier du soutien qu'il a fourni pour accroître la stabilité et la sécurité de la société palestinienne. La mesure unilatérale prise hier n'apporte rien pour faire progresser le processus de paix au Moyen-Orient. Elle ne changera pas la réalité dans les rues de la Cisjordanie ou de Gaza. Cette démarche unilatérale constitue un obstacle à la paix », explique le ministre John Baird, faisant écho aux propos du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, prononcés jeudi.

Joie et colère au Proche-Orient

Dans les territoires palestiniens, l'obtention d'un statut d'État observateur non membre à l'ONU a été accueillie comme une grande victoire. Les populations en liesse ont célébré cette percée diplomatique historique jusque tard dans la nuit.

« Partout dans les rues de Ramallah, on parlait d'un jour historique. Pour la population, la première pierre vient d'être posée en vue d'un État avec des frontières claires », relate notre correspondante au Proche-Orient, Ginette Lamarche.

En Israël, cependant, cette victoire des Palestiniens est perçue dans les journaux comme un cuisant échec pour l'État hébreu et un échec personnel pour le premier ministre Benyamin Nétanyahou.

Jeudi, le chef du gouvernement israélien avait tenté de minimiser la portée de l'obtention de ce statut par l'Autorité palestinienne en déclarant qu'un nouveau statut ne changera rien sur le terrain dans les relations entre Israël et les Palestiniens, et que seules des négociations entre les deux peuples peuvent ramener la paix dans la région.

Les États-Unis, de leur côté, ont déclaré par la voix de la secrétaire d'État, Hillary Clinton, que la démarche entreprise par les Palestiniens aux Nations unies était « contre-productive » et de nature à lever encore plus d'obstacles au processus de paix.

Si le département d'État américain menace toujours de geler son aide au peuple palestinien, Israël, de son côté, n'a pas l'intention de prendre des mesures de rétorsion contre la population palestinienne.

En dépit de la majorité importante des pays qui ont approuvé jeudi l'attribution du statut d'État observateur aux Palestiniens, de nombreux États ont appelé Israël et Ramallah à reprendre les négociations de paix le plus vite possible.

Ce nouveau statut international, identique à celui du Vatican, donne aux Palestiniens accès à des agences de l'ONU et à des traités internationaux et constitue une victoire diplomatique majeure.

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