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Égypte : le président Morsi appuie sur l'accélérateur

Égypte : le président Morsi appuie sur l'accélérateur

Aux prises avec la pire crise depuis son élection à la tête de l'Égypte, le président Mohamed Morsi a décidé d'accélérer la rédaction et l'adoption de la nouvelle constitution du pays.

Le décret du 22 novembre dernier place le président et la commission constituante, qui doit accoucher d'une nouvelle constitution, hors d'atteinte du pouvoir judiciaire.

Or, la composition de cette commission constituante - critiquée par les libéraux et les laïques qui l'accusent d'être dominée par des islamistes - fait l'objet d'un recours devant la Haute Cour constitutionnelle. Cette dernière a décidé de se prononcer sur la composition de la commission bien que le décret gouvernemental lui en retire le pouvoir.

La Cour de cassation [Cour d'appel] a annoncé la suspension de ses travaux jusqu'à ce que le gouvernement annule son décret et la Haute Cour constitutionnelle s'est défendue des accusations de partialité lancées par le président Morsi.

Malgré ce bras de fer entre les pouvoirs exécutif et judiciaire, le gouvernement Morsi tente de devancer l'adoption d'une nouvelle constitution. Le dirigeant de la commission Ahmed Darrag soutient que le texte final du projet de constitution sera achevé mercredi pour être soumis au vote de la commission jeudi.

« Ce n'est pas un bon moment pour précipiter la Constitution, car l'heure est à une extrême division », a déclaré la directrice de l'ONG Human Rights Watch en Égypte, Heba Morayef. Elle s'est dite « très inquiète » de certaines dispositions du projet.

Le président islamiste a lui-même attisé cette crise politique en s'octroyant de nouveaux pouvoirs par décret, le 22 novembre dernier. Une manifestation réunissant des dizaines de milliers d'opposants au président Morsi s'est tenue sur la place Tahrir, mardi. Des opposants au président Morsi y campent depuis le 23 novembre dernier.

Les heurts entre manifestants et policiers ou entre manifestants des deux camps (pro et anti-Morsi) ont fait trois morts depuis le début des manifestations.

La situation intérieure de l'Égypte entraîne des remous internationaux. Le Fonds monétaire international a prévenu l'Égypte qu'un « changement majeur » dans sa politique économique risquerait de compromettre le plan d'aide de 4,8 milliards de dollars.

Le département d'État américain a minimisé les risques de voir M. Morsi se transformer en « autocrate ». Il a tout de même plaidé pour la fin de « l'impasse constitutionnelle ».

L'ambassadeur américain au Caire a souligné, dans un message sur le réseau Twitter, que « le peuple égyptien a clairement indiqué lors de la révolution du 25 janvier [2011] qu'il en avait assez de la dictature ».

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