Adrian Newey est de l'avis de tous l'architecte du succès de Red Bull depuis 3 ans. L'aérodynamicien britannique, devenu directeur technique, réagit au 3e titre de Sebastian Vettel.
Le pilote Ferrari Fernando Alonso n'a-t-il pas dit qu'il se battait « contre Adrian Newey » (et non contre Sebastian Vettel) ? Y a-t-il plus bel hommage ?
On le sait, Adrian Newey est un grand nerveux. Et ses nerfs ont été mis à l'épreuve dimanche, par toutes les embûches qu'a dû surmonter Sebastian Vettel pour gagner son troisième titre.
Sa RB8 a résisté à un double contact avec la Williams de Bruno Senna dans le premier tour, mais elle a souffert, il a ensuite perdu l'usage de son système de communication radio, ce qui a eu pour effet de compliquer ses arrêts aux puits.
On a retiendra cette image d'Adrian Newey, au muret de l'équipe, étudiant avec attention un agrandissement-photo montrant les dégâts sur la RB8.
« La saison entière a été incroyable, mais terminer de cette manière est tout simplement fantastique, a réagi l'Ingénieur, après avoir survécu à tant d'obstacles : l'accident du premier tour, notre inquiétude avec les dégâts sur la carrosserie et l'échappement, le fait que la voiture soit devenue dure pour les pneus, le problème de radio.
« Nous avons eu tant de choses qui ont joué contre nous, a-t-il rappelé. Je pense que parvenir à survivre à cela et remporter ce titre a été un vrai témoignage de l'équipe et du pilote. »
Au terme de cet effort de 71 tours, dans des conditions épouvantables, Vettel a donc fini 6e, et a remporté son troisième titre, avec un écart de 3 points sur Fernando Alonso.
Il n'est que le troisième à réussir le triplé d'affilée, après Juan Manuel Fangio et Michael Schumacher.
« Remporter ces trois titres avec Seb, c'est quelque chose que j'ai du mal à décrire, a admis Adrian Newey, mais je dirais que la principale caractéristique de la saison a été la ténacité montrée par l'équipe.
« Nous étions en difficulté avec la voiture en début d'année, a-t-il admis volontiers, essayant de comprendre comment faire fonctionner la voiture sans les échappements soufflés. Nous sommes parvenus à aller chercher le titre des constructeurs à Austin et nous allons chercher le titre des pilotes à Interlagos. C'est une superbe récompense pour tout le monde. »
C'est d'abord une récompense pour Adrian Newey qui a su modifier la voiture pendant la saison, sans la fragiliser (il est souvent à la limite...). Ce qui a permis à Red Bull de redresser la barre de façon spectaculaire à partir du Grand Prix de Singapour.