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Molson veut du hockey

Molson veut du hockey

Dans un contexte où le Canadien a demandé à ses employés d'accepter des réductions salariales de 20 %, on peut comprendre Geoff Molson de ne pas trop vouloir s'avancer sur le conflit de travail et risquer d'être mis à l'amende. Le message envoyé au personnel serait toxique.

Un texte de Guillaume Lefrançois

N'empêche, le propriétaire du Canadien a tenté de dire le maximum de choses qu'il le pouvait, jeudi, en marge de la collecte de sang annuelle de son équipe, au Centre Bell. Et pas besoin d'être Hercule Poirot pour comprendre que Molson souhaite voir du hockey sur sa patinoire.

« J'essaie d'être aussi positif que possible, a commenté Molson. Chaque fois que j'apprends que les deux côtés se parlent, c'est une bonne journée, c'est signe que ça avance. Je ne peux pas en dire beaucoup plus que j'espère que ça se règle aussi tôt que possible. »

Ce dernier bout de phrase a été entendu plus d'une fois. Molson l'a réutilisé lorsqu'on lui a demandé s'il avait chiffré les pertes que représente cet arrêt de travail pour son entreprise.

Le lock-out a coûté au Tricolore 12 de ses 41 matchs prévus à domicile, en plus de 5 rencontres préparatoires. Et dès que la prochaine vague d'annulations tombera, le Canadien devra dire adieu au match du 1er décembre contre les Maple Leafs de Toronto. Une soirée que l'on devine payante...

« À l'interne, oui [nous avons chiffré les pertes]. Ce n'est pas idéal et on espère que ça finisse le plus tôt possible », a mentionné Molson.

Quant à l'annulation complète de la saison, un spectre de plus en plus menaçant maintenant que décembre approche, « ce n'est pas vraiment quelque chose que j'aimerais voir », a dit Molson.

Selon les chiffres publiés par le magazine Forbes il y a un an, le CH générait des profits de plus de 47 millions de dollars par année, le 2e total du circuit derrière les Maple Leafs de Toronto. On peut comprendre Molson de taper du pied quand il voit 21 273 sièges vides au Centre Bell.

Un rôle effacé

À titre de propriétaire du Canadien depuis à peine trois ans, Geoff Molson fait partie des « vertes recrues » d'un groupe en apparence assez fermé.

Il ne faut donc pas se surprendre de ne pas le voir aux côtés de Bettman, quand les caméras filment ce dernier à sa sortie des séances de négociations. Les visages de Jeremy Jacobs (Bruins de Boston), Craig Leipold (Wild du Minnesota) et Ted Leonsis (Capitals de Washington) sont plus connus.

« Non, je n'ai pas pris part aux négociations. Mais chose certaine, je reste en contact tous les jours avec Gary Bettman et Bill Daly. Je m'informe. C'est ma façon de rester proche », admet-il d'ailleurs.

On devine qu'avec un conflit qui se prolonge, Molson ne fait visiblement pas partie du groupe de propriétaires influents. Si le lock-out perdure jusqu'au 5 décembre, la réunion des gouverneurs, prévue à cette date à New York, représentera pour lui une belle occasion de tisser davantage de liens.

« C'est une chance pour tous les propriétaires de se parler, que ce soit devant 29 autres propriétaires ou seul à seul. C'est une belle occasion de se voir et de se parler », a-t-il mentionné, avec un grand sourire.

Le grain de sel de Lafleur

Outre Molson, des membres du personnel d'entraîneurs étaient attendus à la collecte de sang. L'entraîneur-chef Michel Therrien, son adjoint Jean-Jacques Daigneault et l'entraîneur des gardiens, Pierre Groulx, faisaient partie des invités.

Une poignée d'anciens Glorieux devaient aussi faire acte de présence, dont l'infatigable Guy Lafleur. Le légendaire numéro 10 en a profité pour livrer son grain de sel sur le conflit de travail.

« Ç'a l'air d'une bataille entre deux petits coqs, un power trip entre deux personnages qui oublient le vrai problème. Au lieu de chercher qui a tort, qui a raison, ils devraient se serrer la main, s'entendre à l'amiable et faire chacun leur part », a martelé Lafleur.

« Flower » semble particulièrement irrité lorsqu'il entend les joueurs dire qu'ils se battent pour les générations futures et pour les anciens.

« On nous a dit la même chose en 1972 avec la série Canada-Russie, que c'était pour le fonds de pension et on se ramasse avec rien, lance-t-il. Quand ils disent que c'est pour les générations futures, je n'y crois pas du tout. Ils le font pour eux-mêmes, pas pour les anciens non plus. »

On devine qu'il y a aussi un peu du restaurateur frustré en lui qui parle. Lafleur admet que le lock-out représente une baisse dans les ventes de 20 000 $ par semaine. « Pas seulement à cause du hockey, mais c'est le gros morceau », juge-t-il.

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