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Visite historique du président Barack Obama au Myanmar

Visite historique du président Barack Obama au Myanmar

Barack Obama, premier président américain en fonction à se rendre au Myanmar, s'est entretenu lundi matin à Rangoon avec le président Thein Sein, ainsi qu'avec la chef de file de l'opposition birmane, Aung San Suu Kyi.

Le président américain a été accueilli par des dizaines de milliers de personnes rassemblées le long de la route qui l'amenait de l'aéroport. Agitant des drapeaux américains, certains scandaient même joyeusement « Amérique » ou arboraient des affiches où il était inscrit « Bienvenue Obama » et « Légende, héros du monde ».

M. Obama a d'abord rencontré le président et ancien général Thein Sein dans le bâtiment du parlement régional de Rangoun, ex-capitale du pays.

« Je lui ai fait savoir que je reconnaissais cela comme le premier pas de ce qui sera un long voyage. Mais nous pensons qu'un processus de réformes démocratiques et économiques comme celui que le président a entamé ici au Myanmar peut mener à d'incroyables opportunités en matière de développement », a déclaré Barack Obama aux journalistes sur place.

Le président américain a ensuite été reçu au domicile de la députée Aung San Suu Kyi, où elle a passé 15 ans en résidence surveillée, avant d'être libérée en 2010. Ce tête-à-tête survient deux mois après la première rencontre entre les deux prix Nobel de la paix (1991 et 2009), à Washington.

Barack Obama a dit qu'il voulait tendre la main de l'amitié à une nation en mutation qui a abandonné un régime de persécutions pour la paix. À la foule, il a dit qu'elle donnait de l'espoir et que le monde était témoin de son courage.

Par sa visite éclair de six heures au Myanmar, il souhaite ainsi marquer son soutien aux réformes politiques en cours depuis la dissolution de la junte militaire en mars 2011 et l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement civil, présidé par Thein Sein.

Quant aux violences intercommunautaires entre bouddhistes Rakhine et musulmans Rohingya dans l'ouest birman, qui ont fait 180 morts et plus de 110 000 déplacés depuis juin dernier, le président américain a lancé un appel vibrant pour l'instauration d'une démocratie accomplie.

« Pendant trop longtemps, le peuple de ce pays, y compris l'ethnie Rakhine, a fait face à une pauvreté écrasante et à la persécution. Mais il n'y a pas d'excuse pour la violence contre les innocents », a déclaré Barack Obama lors d'un discours livré à l'université de Rangoon.

Les Rohingyas, l'une des minorités les plus persécutées de la planète, selon l'Organisation des Nations unies (ONU), « portent en eux la même dignité que vous et moi », a indiqué le président américain.

Amnistie de dizaines de prisonniers

Par ailleurs, quelques dizaines de prisonniers politiques ont été libérés lundi, au moment où Barack Obama arrivait dans le pays.

« Nous savons que 44 prisonniers politiques ont été libérés », a déclaré le responsable de l'organisation de l'opposition Génération 88, Soe Tun, précisant que cette nouvelle amnistie était « à cause de la visite » du président américain.

L'Association d'assistance aux prisonniers politiques de Birmanie (AAPP), basée en Thaïlande, a confirmé le chiffre de 43 libérations sur sa page Facebook, alors que selon Nine Nine, de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), « 56 prisonniers politiques ont été libérés » lundi et dimanche, dont quatre membres du parti.

Cette amnistie fait suite aux trois précédentes vagues en octobre 2011, janvier 2012 et juillet 2012, qui avaient permis à environ 700 prisonniers politiques de recouvrer la liberté. Quelque 90 autres ont aussi été libérés en septembre dernier, mais plusieurs centaines se trouvent toujours derrière les barreaux.

La semaine dernière, plusieurs centaines de détenus ont pu recouvrer leur liberté, mais aucun détenu politique ne figurait sur la liste.

Le nombre de prisonniers politiques toujours en détention n'est d'ailleurs pas clair, mais le gouvernement birman a promis dimanche soir de mettre en place d'ici la fin de l'année un mécanisme pour les identifier.

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