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En Afghanistan, les talibans se moquent de David Petraeus, l'ancien patron infidèle de la CIA

L'affaire Petraeus fait bien rire les talibans
Reuters

L'affaire Petraeus ne fait pas que désoler l'administration américaine, elle fait aussi le miel de ses ennemis talibans, qui se délectent avec humour des raisons très privées de sa chute. C'est peu dire que l'évocation du sort de David Petraeus a amusé ce responsable taliban afghan rencontré cette semaine par l'AFP dans le nord-ouest du Pakistan, soudain secoué de rires alors qu'il était jusque là très sérieux.

Petraeus, marié depuis 37 ans, a démissionné vendredi de la tête de la centrale américaine du renseignement après avoir reconnu une liaison adultère avec sa biographe, Paula Broadwell, elle aussi mariée. "Quel bâtard, comme tous les Américains d'ailleurs !", s'est esclaffé le cadre taliban à propos du général américain, qui fut l'ennemi n°1 des talibans lorsqu'il fut chef des forces de l'Otan en Afghanistan entre juillet 2010 et juillet 2011, un mandat où il a intensifié les raids contre les rebelles.

Exécuté par balles ou lapidé

"S'il était pachtoune (l'ethnie d'origine des talibans, ndlr), Petraeus pourrait être exécuté par balles par la famille" de sa maîtresse, a poursuivi dans un sourire le représentant des fondamentalistes religieux, un solide barbu vêtu de la traditionnelle shalwar-kamiz (longue chemise et pantalon bouffant). Autre option, suivre la charia, loi islamique qui doit prévaloir sur toute autre législation selon les talibans. Dans ce cadre, "il pourrait être lapidé par la famille" bafouée, a-t-il estimé.

Dans les deux cas, sa maîtresse subirait le même sort lors de la même exécution publique. En juillet 2010, le gouvernement afghan avait accusé les talibans d'avoir lapidé à mort un jeune couple illégitime dans le nord afghan. Les exécutions publiques pour crimes et parfois adultère étaient communes sous le régime des talibans, chassés du pouvoir à la fin 2001.

En Occidents, le sexe est trop "libre"

Le gouvernement afghan et ses alliés occidentaux n'ont depuis pas réussi à les vaincre définitivement, faisant craindre aux autres factions afghanes leur retour au pouvoir après le départ de l'Otan à la fin 2014.

"Les Américains et les Occidentaux sont coutumiers de ce genre de comportements. Ils vivent dans des sociétés où le sexe est tellement libre que personne n'y prête plus attention", a enfin estimé le cadre taliban, avant de mettre fin à cet aparté caustique car, a-t-il souligné, "nous devons avant tout penser à notre mission", reprendre le pouvoir en Afghanistan.

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