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L'UPAC frappe de nouveau à Laval

L'UPAC frappe de nouveau à Laval

Quelque 90 policiers de l'Unité permanente anticorruption (UPAC) perquisitionnent les bureaux de quatre firmes d'ingénieurs en lien avec l'attribution de contrats municipaux à Laval.

Les bureaux des firmes de génie-conseil Aecom, Dessau, Genivar et Cima sont visés par les perquisitions.

Les policiers ne prévoient effectuer aucune arrestation. Ils tentent d'accumuler de la preuve pour des enquêtes en cours.

L'UPAC procède ainsi à au moins une cinquième série de perquisitions Laval.

Dans la foulée des perquisitions et des allégations de corruption, l'administration de la Ville de Laval a dû surseoir à tout nouvel octroi de contrat de réfection de chaussée, d'égout et d'aqueduc. La Ville affirme prendre cette décision « dans la foulée du dépôt du projet de loi 1 du gouvernement provincial » sur l'intégrité.

Âgé de 71 ans, Gilles Vaillancourt est maire de la ville de Laval depuis juin 1989. Il siège au Conseil municipal de Laval depuis 1973.

Le maire Vaillancourt dans la tourmente

L'hôtel de ville de Laval et la résidence personnelle du maire Gilles Vaillancourt ont notamment été visités par les policiers de l'UPAC et de l'escouade Marteau le 4 octobre dernier. Ces perquisitions visaient aussi les bureaux où se trouvent les serveurs du système informatique (place Laval) ainsi que les bureaux d'ingénierie et des ressources humaines de la Ville.

Le lendemain de ces perquisitions, une autre des résidences lavalloises du maire Vaillancourt, cette fois sur l'île Patton dans le quartier Chomedey, a été visitée par l'UPAC.

Le maire de Laval a décidé de se retirer temporairement, pour des raisons de santé, de ses fonctions le 24 octobre dernier. Cette décision du maire Vaillancourt survenait quelques heures après des perquisitions des policiers dans des établissements financiers où il possède des intérêts. L'escouade Marteau de la Sûreté du Québec y a scruté le contenu d'au moins une dizaine de coffrets de sécurité appartenant au maire Vaillancourt. Parmi les institutions visitées, au moins l'une d'elles est à Laval.

Radio-Canada a appris que des enquêteurs de l'escouade Marteau sont aussi la recherche de dizaines de millions de dollars qui auraient été déposés à l'étranger dans des paradis fiscaux, présumément par l'administration du maire Vaillancourt.

L'UPAC a également mené des perquisitions dans des entreprises du milieu de la construction le 11 octobre, à Laval. Les locaux de cinq entreprises - Poly Excavation, Louisbourg Construction, J. Dufresne Asphalte, Nepcon et Construction Mergad - ont été visités.

Laval au coeur des allégations de corruption

La Ville de Laval figure parmi les municipalités québécoises qui ont souvent été éclaboussées, ces dernières années, par des révélations consécutives à des enquêtes journalistiques.

Dès 2009, François Beaudry, un ancien conseiller du sous-ministre du ministre des Transports, avait affirmé à Radio-Canada qu'il avait été témoin d'un stratagème de collusion à Laval en 2003. À l'époque, M. Beaudry avait porté plainte à la SQ, qui avait ouvert une enquête qui n'avait cependant pas donné de résultats.

En novembre 2010, Radio-Canada apprenait après plus d'un an d'enquête, que le maire Vaillancourt aurait offert illégalement 10 000 $ comptant au candidat péquiste Serge Ménard, en 1993. L'enquête de l'UPAC aurait été déclenchée à la suite de ces révélations.

La société d'État avait aussi appris en août dernier que Gilles Vaillancourt aurait donné 10 000 $ comptant à un ex-collecteur de fonds du Parti québécois, Claude Vallée, durant la campagne électorale provinciale de 1994. Cette présumée affaire de financement illégal avait été dénoncée à l'escouade Marteau de la Sûreté du Québec.

Le maire Vaillancourt a toujours nié ces allégations. Il avait sommé ses détracteurs de se rétracter en déposant une mise en demeure, mais il l'avait ensuite retirée.

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