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Montréal pourrait réduire sa hausse de taxes sans nuire à ses finances

Montréal pourrait réduire sa hausse de taxes sans nuire à ses finances

En réponse au tollé soulevé par l'annonce d'une hausse de taxes de 3,3 % alors que des allégations de corruption pèsent sur le parti au pouvoir, la Ville de Montréal a entrepris de réviser son budget. Une experte croit que l'administration peut réduire considérablement la facture des propriétaires sans nuire aux finances de la métropole.

Selon Danielle Pilette, professeure au département d'études urbaines et touristiques de l'École des sciences de la gestion de l'Université du Québec à Montréal, la Ville de Montréal dispose d'une marge de manoeuvre sur le budget de 200 millions de dollars. « Bon an mal an, la Ville de Montréal s'arrange pour avoir un surplus d'à peu près 200 millions de dollars. On a donc surestimé les dépenses de 200 millions de dollars », explique-t-elle.

Sachant que la hausse de taxe de 3,3 % prévue devait rapporter environ 100 millions de dollars à la Ville, la chercheuse estime qu'il serait raisonnable de réduire ce revenu d'environ 75 millions de dollars sans qu'il y ait d'impact majeur sur les finances publiques. L'administration devra donc choisir des secteurs auxquels elle peut prévoir consacrer moins d'argent.

Mme Pilette affirme que la métropole dépense beaucoup plus qu'elle ne le devrait, même lorsque l'on considère sa taille. Elle débourse 45 % de plus par personne que la médiane des municipalités au Québec. « Pour vous donner un exemple, Montréal dépense 46 % de plus par personne que Laval, qui offre des services qui commencent à se comparer à ceux de Montréal », affirme la chercheuse qui ne croit pas pour autant qu'une augmentation de taxes soit totalement injustifiée.

« Si la Ville était bien gérée, ce serait le temps de se donner de bons services. On est dans une conjoncture d'expansion immobilière, donc c'est un moment ou l'effort fiscal fait moins mal. Même si on dépense énormément, le taux de taxation est plus faible qu'ailleurs. Le compte de taxe est plus cher parce qu'il s'applique à des valeurs élevées », fait-elle valoir.

D'après Mme Pilette, la Ville devrait néanmoins revoir ses dépenses en profondeur, en commençant par réduire les coûts liés à l'attribution de contrats pour la réfection des infrastructures. Elle aurait intérêt à cesser de montrer du doigt les régimes de retraite de ses employés pour s'attaquer à ce qui constitue, de l'avis de l'experte, le vrai problème.

« La Ville veut détourner l'attention vers les employés en disant que le problème est dans les régimes de retraite. C'est vrai en partie, mais les régimes de retraite, c'est le lot commun des entreprises qui ont des régimes à prestations déterminées. La Ville invoque un problème général, qui est commun à beaucoup d'employeurs, pour ne pas parler des problèmes particuliers à la Ville de Montréal qui sont davantage dans l'attribution des contrats et dont elle ne veut pas parler », estime-t-elle.

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