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Journée historique pour le Canada

Journée historique pour le Canada

L'avantage de la glace, les Canadiens en ont profité à outrance dimanche pour remporter neuf médailles, dont trois d'or, à la Coupe du monde de patinage de vitesse sur courte piste. Du jamais vu!

Un texte de Manon Gilbert

Du coup, ils ont conclu le week-end montréalais avec 12 récompenses, en tête du classement des nations, pour améliorer leur record de 10, réalisé à la Coupe du monde de Saguenay à pareille date l'an dernier.

La journée a commencé sur les chapeaux de roue à l'aréna Maurice-Richard, où l'équipe nationale s'entraîne, avec non pas un, mais deux triplés au 500 m. Les hommes avaient réussi l'exploit deux fois plutôt qu'une la saison dernière (dans un 500 m et un 1000 m), mais jamais les femmes n'avaient monopolisé un podium.

Jessica Gregg, médaillée d'or, Marianne St-Gelais, 2e, et Caroline Truchon ont donc écrit une page d'histoire du patinage de vitesse sur courte piste.

« On savait qu'on pouvait faire quelque chose de grand. Nous avons fait une belle course et c'est une journée magnifique pour nous », a dit Gregg, gagnante de l'argent la veille lors du premier 500 m.

Elle savoure ainsi la deuxième victoire individuelle de sa carrière en Coupe du monde.

La Russe Tatiana Borodulina a grandement aidé la cause des Canadiennes en chutant après quelques coups de patin. Gregg, qui avait aussi dominé sa vague de quart et de demi-finale, a pris la tête grâce à sa grande portée.

St-Gelais et Truchon sont restées dans son sillon, évitant ainsi les dépassements pour protéger le triplé.

« Je savais que Jessica avait de bons départs et qu'elle allait être en avant. Moi, ça faisait mon affaire de faire la course comme ça. Je devais faire attention à la fin parce que Caroline n'avait pas encore eu l'occasion de dépasser. On s'est respectées, mais on ne s'est pas fait de cadeau », a assuré St-Gelais.

Quatrième du 500 m samedi, la Québécoise de 22 ans se réjouissait également de voir son épisode de commotion cérébrale, subie dimanche dernier, bel et bien derrière elle.

Certaines mauvaises langues, par contre, soutenaient que le triplé des filles n'avait pas autant de valeur puisque la reine de la distance, Wang Meng, s'alignait plutôt au 1000 m dimanche. Un avis que ne partageait pas Yves Hamelin, le directeur du programme de courte piste.

« Wang Meng n'est pas la seule à pouvoir performer chez les Chinoises. Ça reste des références très fiables pour nous », a indiqué le père de Charles et François, qui tient toutefois à ce que ses patineurs restent les deux pieds bien sur terre à la suite des performances exceptionnelles du week-end.

Maltais apprend de son erreur

Inspirée par le résultat de ses coéquipières, Maltais a respecté son plan de match à la lettre, ce qu'elle n'avait pas fait samedi au 1500 m (5e), pour s'emparer de l'or au 1000 m.

Patiente, la patineuse de La Baie a attendu le moment propice pour doubler deux adversaires et prendre les commandes avec deux tours à faire. La Britannique Elise Christie, 2e, et la Sud-Coréenne Cho Ha-ri, 3e, ont vite fait de constater qu'il était impossible de parer son attaque.

« Aujourd'hui, la stratégie, c'était vraiment d'être patiente. J'étais décidée, je ne voulais pas faire d'erreur », a déclaré Maltais, qui avait passé la majeure partie du 1500 m en tête samedi.

Week-end à oublier cependant pour Jessica Hewitt et Marie-Ève Drolet au 1500 m. La Britanno-Colombienne a fini 6e de la finale B, tandis que la Québécoise a dû se contenter du 3e rang de sa vague de quarts de finale.

En fin de journée, Gregg, St-Gelais, Truchon et Maltais ont uni leurs efforts pour mettre la main sur leur deuxième médaille du jour, l'argent au relais. Les Chinoises les ont devancées par un peu plus d'une demi-seconde. Les Japonaises ont complété le podium.

Troisième triplé en un an

Du côté masculin, Guillaume Bastille, Michael Gilday et Liam McFarlane ont failli ne pas imiter leurs consoeurs au 500 m. Le trio a dû attendre la disqualification du Sud-Coréen Kim Byeong-jun pour confirmer son triplé.

Bastille, lui, n'avait aucune raison de douter de sa première victoire dans un 500 m en Coupe du monde. Spécialiste des longues distances, l'athlète de Rivière-du-Loup a dépassé McFarlane dans l'avant-dernier tour pour s'assurer de son deuxième succès individuel sur le circuit.

De quoi lui faire oublier sa bête erreur de vendredi dans les vagues du 1500 m quand il avait été disqualifié pour avoir oublié de porter les puces électroniques qui servent de chronomètre.

« C'est super satisfaisant après mon erreur de vendredi au 1500 m. Ça devient de moins en moins une surprise parce que l'an passé, ça allait de mieux en mieux au 500 m. J'adore la glace ici, les glaces plus lentes », a déclaré le vétéran de 27 ans.

Par contre, derrière, ça jouait du coude. Tout juste après l'ultime virage, Kim a tenté le tout pour le tout pour monter sur le podium. Le Sud-Coréen a ainsi bousculé Gilday pour s'insérer en 2e place. Mais les officiels n'ont pas apprécié son geste et le lui ont fait savoir.

Gilday avait fait partie d'un triplé au 1000 m l'an dernier à Saguenay, tandis que McFarlane avait vécu la même euphorie à Moscou au 500 m.

Hamelin satisfait

Charles Hamelin a ajouté à la moisson canadienne avec l'argent au 1000 m. Déjà 2e samedi au 500 m, le Montréalais a tout tenté dans l'avant-dernier virage pour prendre l'ascendant sur Kwak Yoon-gy, mais le Sud-Coréen lui a fermé la porte. Son compatriote Noh Jinkyu est monté sur la troisième marche du podium.

« La foule m'a donné de l'énergie pour que je finisse la course aussi fort. J'ai essayé de tenter le tout pour le tout, mais le Coréen avait vraiment un bon tracé et je n'avais aucune place où aller. Les quatre meilleurs garçons étaient sur la glace en finale. D'avoir fini 2e avec ces trois gars-là, je suis très fier de moi. »

Son frère François, lui, a écopé d'une pénalité pour interférence dans les quarts de finale. Olivier Jean a subi le même sort, mais lors du repêchage.

Au relais, la victoire est allée aux Sud-Coréens qui ont eu le dessus sur les Chinois et les Américains. Relégués à la finale B en raison d'une chute de Jean la veille en demi-finales, les Canadiens y ont imposé leur loi devant les Japonais et les Italiens.

La journée s'est conclue avec une nouvelle épreuve non officielle, le madison. Inspirée du cyclisme sur piste, l'épreuve consiste à des relais où le nombre de points détermine les gagnants. Deux courses ont été testées, une avec six pays, l'autre avec huit.

L'avantage est allé aux Canadiens qui s'étaient entraînés. Cependant, si l'épreuve a plu à Charles Hamelin et à Olivier Jean, les deux représentants canadiens chez les hommes, elle n'a pas fait l'unanimité auprès des autres pays.

Principal reproche : le format de 30 tours est beaucoup trop long, surtout pour les femmes. Un écart beaucoup trop grand se crée entre les meilleurs pays et les autres moins talentueux. À suivre!

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