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Corruption et collusion : Québec veut frapper fort dès la rentrée

Corruption et collusion : Québec veut frapper fort dès la rentrée

Le gouvernement du Québec déposera, dès la semaine prochaine, un projet de loi pour lutter contre la corruption et la collusion. La première ministre Pauline Marois assure que le Parti québécois sera « beaucoup plus exigeant » avec les entrepreneurs que le Parti libéral.

Avec ce projet de loi qui aura une large portée, le gouvernement péquiste veut marquer le coup pour sa première session parlementaire. Les fournisseurs de services publics devront montrer patte blanche pour obtenir un contrat du gouvernement, et ce, non seulement dans le secteur de la construction, mais dans tous les domaines : informatique, santé, etc.

Selon nos sources, les entreprises soumissionnaires ainsi que leurs sous-traitants devront obtenir un certificat qui sera délivré par le Conseil du Trésor et qui attestera leurs « bonnes moeurs ».

Questionnée sur ce projet de loi à l'issue du caucus du Parti québécois qui prenait fin vendredi à Drummondville, Pauline Marois a évité d'en révéler les détails, mais a promis qu'il sera dorénavant plus difficile pour les entrepreneurs d'agir dans l'illégalité.

« Nous allons être beaucoup plus exigeants que le gouvernement précédent ne l'a été. [...] Nous serons beaucoup plus clairs sur cela, de telle sorte que non seulement nous colmaterons les problèmes que soulevait la loi 35 [sur l'attribution de contrats publics], mais nous allons plus loin », a déclaré la chef péquiste en point de presse.

Les parlementaires impliqués dans la préparation du texte n'ont pas voulu en dire plus. Le ministre des Finances, Nicolas Marceau, s'est contenté d'affirmer qu'il est nécessaire d'agir sans tarder. « Je pense qu'on a payé suffisamment cher ces dernières années pour le laxisme du gouvernement précédent et donc je pense qu'il est temps de faire ce qu'il faut pour que les contrats soient attribués à ceux qui méritent de les avoir et qui se comportent honnêtement », a-t-il affirmé.

Son collègue des Relations internationales et de la métropole, Jean-François Lisée, a soutenu que la lutte contre la corruption et la collusion n'entravera pas la mise en oeuvre des autres engagements du gouvernement. « Ça fait partie de notre code génétique et c'est ce pour quoi les Québécois nous élisent entre autres : pour nettoyer l'héritage qu'on a reçu des libéraux avant nous. On l'a déjà fait, on va le refaire. Ça ne va pas nous empêcher de faire autre chose, bien sûr », a-t-il déclaré.

Marois reconnaît avoir été trop vite et tempère les attentes

Par ailleurs, Pauline Marois admet qu'elle a peut-être bousculé la population dans les premiers jours de son mandat. Elle ne regrette pas d'avoir adopté des mesures qu'elle avait promises en campagne - notamment l'abolition de la hausse des droits de scolarité, l'abrogation de la loi 78, la fermeture de Gentilly-2 et l'annulation du prêt à la mine Jeffrey -, mais croit qu'elle a possiblement voulu aller plus vite qu'il ne le fallait.

Interrogée sur la manière dont elle compte s'y prendre pour respecter ses engagements malgré le trou de 1,6 milliard dont elle aurait hérité du gouvernement précédent, Mme Marois laisse entendre qu'elle pourrait retarder certains de ses projets.

« N'oubliez pas que les engagements que nous avons pris, à quelques exceptions près, ce sont des engagements étalés sur une période de quatre ans, parce que nous prévoyions, au moment où on était en campagne électorale, être élus pour au moins quatre ans, ce qui est la durée normale d'un mandat. Donc, dans les engagements que nous avons pris, certains vont être immédiatement mis en oeuvre. [...] Et dans d'autres cas, les engagements pris peuvent démarrer dans six mois, dans un an, et c'est normal », a-t-elle dit.

Après ce caucus où la corruption et la collusion ont surtout retenu l'attention, le Parti québécois continuera à se préparer en vue de la rentrée parlementaire. Dans son discours inaugural qui aura lieu mercredi en fin d'après-midi, Pauline Marois fera part de l'ensemble de ses priorités. La première période des questions aura lieu jeudi.

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