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Le parti du maire Tremblay veut aller se défendre à la commission Charbonneau

Le parti du maire Tremblay veut aller se défendre à la commission Charbonneau

Éclaboussé par des propos entendus devant la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction, Équipe Tremblay - Union Montréal demande à la Commission de lui accorder le statut de participant.

Dans un communiqué émis lundi, la formation du maire Gérald Tremblay explique d'ailleurs avoir présenté cette requête « à la suite des allégations entendues à la Commission ».

La formation, qui serait représentée par Me Michel Dorval, se considère en droit « non seulement de se faire entendre, mais d'avoir accès aux documents que les procureurs de la Commission ou d'un participant entendent mettre en preuve devant la Commission ».

En plus de pouvoir consulter les documents présentés en preuves, les parties qui obtiennent le statut de participant peuvent également contre-interroger certains témoins, soumettre leurs propres documents et proposer aux procureurs de la Commission de convoquer des témoins.

La Ville de Montréal a déjà le statut de participant.

Au cours de son témoignage, il y a une dizaine de jours, l'ex-entrepreneur en construction Lino Zambito a notamment affirmé que les entreprises qui appartenaient au cartel des égouts à Montréal versaient 3 % de la valeur des contrats obtenus au parti du maire Tremblay.

Plus tôt dans la journée, l'ancien haut-fonctionnaire Gilles Surprenant, qui comparaissait à son tour, a de son côté déclaré que les racines de la corruption étaient déjà présentes à la fin des années 1990 sous l'administration de Pierre Bourque, de Vision Montréal, mais que le système avait véritablement pris de l'ampleur dès les débuts de l'administration Tremblay. Il a corroboré certaines affirmations du témoin précédent, alléguant toutefois que la tranche de 3 % allait au « comité exécutif de la Ville de Montréal ».

En juin dernier, le premier témoin vedette de la Commission, l'ex-directeur de l'Unité anticollusion, Jacques Duchesneau, avait pour sa part évoqué une rencontre avec le maire Tremblay, en juin 2009, au cours de laquelle il l'aurait mis en garde contre certaines personnes de son entourage.

Débats houleux au conseil municipal

Lors de la première séance du conseil municipal tenue depuis les révélations fracassantes de Lino Zambito et de Gilles Surprenant, qui ont donné des munitions à ses adversaires, Gérald Tremblay a contre-attaqué.

Il a entre autres rappelé que l'ancien bras droit de Louise Harel, Benoît Labonté, avait posé des gestes répréhensibles. En 2009, en pleine campagne électorale municipale, Radio-Canada avait révélé que Benoît Labonté avait rencontré le promoteur Tony Accurso et avait, selon des sources, reçu une somme d'argent de sa part en 2008. Ces allégations, qu'il avait dans un premier temps niées, avaient entraîné sa démission.

« La chef de l'opposition nous fait valoir constamment sa virginité politique et se targue d'être la chef de Vision Montréal et de 18 ans d'histoire, 1994-2001 », a lancé le maire Tremblay.

À sa sortie du conseil, Mme Harel ne s'est pas gênée pour critiquer son adversaire.

« Moi, il y a déjà trois ans - sur la base simplement d'allégations - quand j'ai compris que M. Labonté ne voulait pas aller s'expliquer devant les studios [de télévision], j'ai réclamé qu'il quitte. Alors que M. Tremblay - vous l'avez bien compris - c'est toujours après que quelques chose soit découvert que lui-même réagit.

Le chef de projet Montréal, Richard Bergeron, a pour sa part voulu montrer qu'il était au-dessus de la mêlée. Les deux formations qui se sont partagé le pouvoir ne sont pas crédibles, a-t-il soutenu devant les journalistes, qualifiant les débats les ayant opposées de « mascarade ».

« On va laisser la commission faire son travail, on va laisser les témoins témoigner. Et pour la prochaine demi-heure, [les prochains] trois quarts d'heure, on va laisser les deux partis montréalais corrompus se salir l'un l'autre », a-t-il dit. Son parti a d'ailleurs quitté la salle du conseil à deux reprises en signe de protestation.

Depuis la comparution de Lino Zambito devant la commission Charobonneau, Louise Harel et Richard Bergeron ont rélamé le départ du maire Tremblay à plusieurs reprises.

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