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Beaucoup d'Afghans ont choisi le Canada

Beaucoup d'Afghans ont choisi le Canada

Un programme spécial visant à offrir de nouvelles opportunités de vie au Canada aux Afghans ayant agi à titre d'interprètes pour les soldats et diplomates canadiens en Afghanistan -- quelques fois au péril de leur vie -- a attiré presque le double de candidats que ce qui avait été prévu.

Au moment de lancer un programme spécial d'immigration pour les interprètes et leurs familles, en 2009, les responsables avaient calculé que seulement 450 Afghans s'installeraient au pays. Un an après la fin des demandes de candidatures, et alors que la mission de combat canadienne est terminée, environ 800 anciens interprètes et membres de leurs familles vivent maintenant au Canada.

Les premières estimations avaient été établies à la suite de consultations, auprès des autorités militaires et du ministère des Affaires étrangères, sur le nombre d'interprètes et de conseillers culturels utilisés par les soldats et les diplomates à Kandahar, selon le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration.

On ignore le nombre exact d'interprètes qui ont été présents pendant les cinq années de combats; les autorités militaires ont dit avoir reçu plus de 6000 requêtes pour leurs services.

Rôle risqué

Ces interprètes étaient les yeux, les oreilles et la bouche des soldats sur le champ de bataille, et des diplomates dans les salles de conférence en Afghanistan. En plus de traduire, ils enseignaient aux Canadiens la culture et les coutumes du pays, et plusieurs d'entre eux ont été appelés à rétablir les relations qui pouvaient s'être envenimées entre les soldats et les résidants locaux.

Mais la besogne était risquée. Entre 2006 et 2011, au moins six interprètes ont été tués alors qu'ils accompagnaient des soldats canadiens, et plusieurs autres ont été blessés.

Le danger les a suivis hors des champs de bataille, et plusieurs interprètes ont rapporté avoir été suivis ou harcelés par les talibans parce qu'ils avaient aidé des Canadiens.

Certains ont été isolés par des membres de leurs familles et des amis, qui craignaient que les talibans s'en prennent à eux également.

Alors que les soldats commençaient à rentrer chez eux, les pays alliés ont mis sur pied des programmes spéciaux pour aider les travailleurs en danger à quitter l'Afghanistan. Le Canada a fait de même en 2009 en établissant une politique visant à accélérer leur entrée au pays à titre de résidants permanents.

Conditions d'admissibilité

La politique exigeait des candidats potentiels d'avoir travaillé pendant 12 mois pour le gouvernement canadien, entre 2007 et 2011. Ils devaient aussi démontrer que leur vie avait été en danger à cause de leurs fonctions.

La période de temps couverte par la politique a semé la controverse. Quelques-unes des journées les plus sanglantes à Kandahar ont eu lieu en 2006, empêchant des interprètes ayant travaillé uniquement durant cette année particulière de profiter du programme.

Au total, 622 personnes ont soumis leur candidature au programme, qui était accessible aux interprètes et aux Afghans ayant été blessés pendant qu'ils étaient à l'emploi du gouvernement canadien à Kandahar.

Des candidatures rejetées révisées

À l'origine, le gouvernement n'a accepté qu'une fraction des requêtes, mais plus tôt cette année, le premier ministre Stephen Harper a ordonné une révision de centaines de candidatures qui avaient été rejetées.

Plusieurs de ces candidatures avaient été mises de côté parce que les responsables considéraient que les interprètes n'avaient pas démontré qu'ils avaient face à des risques extraordinaires reliés à leurs fonctions, ou avaient exagéré l'ampleur de leurs risques.

« Certains candidats ont choisi d'exacerber les risques qu'ils prétendent affronter en relatant leur histoire aux médias », indique une note d'information rédigée en septembre 2011, et obtenue en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Au bout du compte, environ la moitié des requêtes ont été rejetées, mais un total de 348 personnes ont été acceptées au sein du programme, de même que leurs conjoints et enfants.

Du nombre, tous, sauf 50, se sont établis au Canada, et la plupart vivent à Toronto ou à Ottawa.

Retour au bercail

Mais les Afghans qui sont venus au Canada n'y sont pas tous demeurés, et un certain nombre sont retournés en Afghanistan, selon des documents obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

« Nous sommes conscients du fait que certaines personnes sont retournées en Afghanistan pour y travailler », a reconnu Rémi Larivière, porte-parole du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, dans un courriel.

« Puisque le Canada n'interdit pas et ne peux empêcher une personne de retourner dans son pays, ou n'importe où en fait, c'est à la personne en question de déterminer si elle est prête à assumer de tels risques. »

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