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Présidentielles au Venezuela : le risque de fraude est écarté

Présidentielles au Venezuela : le risque de fraude est écarté

Dans la bataille électorale qui opposera le président sortant Hugo Chavez et son principal adversaire Henrique Capriles, le risque de fraude est écarté par la majorité des observateurs.

Près de 19 millions de Vénézuéliens sont appelés dimanche à élire leur président pour les six prochaines années.

Plusieurs éléments plaident pour un déroulement sans taches de cette élection présidentielle, à commencer par l'engagement des six candidats à reconnaître les résultats proclamés par le Conseil électoral national (CNE).

Par ailleurs, 13 800 centres de vote seront équipés de machines de vote électronique que toutes les parties considèrent comme un rempart contre la fraude.

« Le gouvernement et l'opposition s'accordent » à dire que « dans l'ensemble, le système électoral est très bon », a affirmé Ignacio Avalos, directeur de l'Observatoire électoral vénézuélien, une organisation non gouvernementale indépendante.

« Jusqu'à présent, même les techniciens de l'opposition n'ont pas trouvé de moyen de frauder », a-t-il ajouté.

De son côté, le Centre Carter, l'ONG américaine spécialisée dans la supervision de processus électoraux de l'ancien président Jimmy Carter, a estimé qu'il n'y avait aucune inquiétude du côté des isoloirs.

Il a indiqué dans un rapport que « le logiciel (qui équipe) les machines garantit le secret du vote », qui se déroulera par ailleurs sous l'oeil d'observateurs locaux et d'« accompagnateurs » de l'Union des nations sud-américaines (UNASUR).

L'inquiétude de certains électeurs au sujet du secret du vote est due à la divulgation en 2004 d'une liste contenant le nom de plusieurs millions de personnes qui avaient signé une demande de référendum révocatoire contre le président Chavez. Cela avait alimenté la crainte de certains Vénézuéliens de voir leur vote enregistré par les machines électroniques, une méfiance jugée sans fondement par le Centre Carter.

Par ailleurs, le Centre Carter a noté qu'une loi permettait au gouvernement de diffuser gratuitement des « publicités gouvernementales institutionnelles », qui ressemblent beaucoup à des clips de campagne, jusqu'à dix minutes par jour par chaîne de télévision.

« Le Conseil national électoral (CNE) n'a pas défini ces publicités gouvernementales, qui défendent l'action du gouvernement, comme des publicités de campagne. Mais dans le même temps, le CNE a classé les clips commandités par l'opposition qui critiquent le gouvernement comme des publicités de campagne, et il a même interdit certaines publicités », relève le Centre Carter, qui s'inquiète de cette inégalité de traitement.

D'autre part, environ 140 000 militaires ont été mobilisés pour garantir la sécurité du scrutin.

Spéculations autour du rôle de l'armée

L'attitude de l'armée vénézuélienne, formée de 8500 officiers et de 125 000 soldats, est au centre des spéculations de la classe politique vénézuélienne.

Henrique Capriles croit que le président Chavez se sert de l'armée à son profit, il en veut pour preuve une photo de soldats portant les t-shirts rouges portés par les « chavistas », les partisans du président qui participent à ses rassemblements électoraux.

L'opposition dit s'inquiéter également de voir Hugo Chavez placer ses fidèles à des postes stratégiques du commandement militaire.

Dans l'histoire politique du Venezuela, l'armée a toujours joué un rôle important. Deux exemples illustrent ce fait. En 1992, alors qu'il était lieutenant-colonel, Hugo Chavez avait mené un coup d'État raté qui a fait de lui une célébrité. En 2002, après son élection à la présidence, des officiers ont participé à un complot qui l'a délogé du pouvoir pendant deux jours. Dans les deux cas, le coup d'État a échoué parce que la plupart des militaires avaient refusé de participer.

Le chef d'état-major des armées vénézuéliennes, le général Wilmer Barrientos, a déclaré le mois dernier à la télévision nationale que l'armée allait « tenir compte de la Constitution et respecter la volonté du peuple » lors du scrutin de dimanche.

Par ailleurs, l'opposition avance que les soldats pourraient être forcés de voter pour Hugo Chavez.

Au Venezuela, les soldats ont obtenu le droit de vote en 1999, durant la première année de la présidence d'Hugo Chavez. Les soldats votent dans les bureaux où ils sont enregistrés, en même temps que les civils.

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