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Élections en Géorgie : l'opposition revendique la victoire

Élections en Géorgie : l'opposition revendique la victoire

La coalition d'opposition dirigée par le milliardaire Bidzina Ivanichvili devance le parti du président Mikheïl Saakachvili aux élections législatives tenues lundi en Géorgie, selon des résultats préliminaires partiels publiés par la Commission électorale.

Après le dépouillement des bulletins dans 11,1 % des bureaux de vote pour les sièges répartis à la proportionnelle, l'opposition aurait remporté 54,61 % des voix contre 40,44 % pour le parti du président sortant Mikheïl Saakachvili.

Avant même la divulgation des résultats officiels, des milliers de partisans de l'opposition se sont rassemblés dans la capitale Tbilissi, sur la place de la Liberté, pour manifester leur joie.

Le président sortant tempère les ardeurs de l'opposition

Alors que M. Ivanichvili a proclamé sa victoire immédiatement après l'annonce des premiers sondages, le président Saakachvili a appelé à la prudence en précisant qu'il fallait attendre la fin du dépouillement des votes et la répartition des sièges avant de conclure à la victoire d'un parti.

« Il semble clair que le Rêve géorgien [coalition de l'opposition] a remporté une majorité proportionnelle des voix. Mais dans les mandats au scrutin majoritaire, c'est le Mouvement national unifié qui remporte la majorité », a précisé lundi M. Saakachvili à la télévision nationale.

Une porte-parole du parti au pouvoir, Chiora Taktakishvili, a déclaré à la télévision que le Mouvement national unifié aurait « une solide majorité dans le nouveau Parlement ».

L'attribution de sièges repose en Géorgie sur un système électoral mixte. À l'assemblée géorgienne, 73 des 150 sièges sont attribués au scrutin uninominal majoritaire à un tour. Les 77 autres sièges sont départis selon un scrutin de liste national proportionnel, avec un seuil de 5 % des suffrages pour obtenir un mandat parlementaire.

Quelque 3,6 millions de Géorgiens étaient appelés aux urnes lundi pour choisir les 150 députés du Parlement, dans le cadre d'élections législatives jugées cruciales pour l'avenir de cette ancienne république soviétique du Caucase.

« Au-delà d'une lutte pour le Parlement, ce scrutin est aussi une élection fantôme pour la direction du pays et marque un tournant pour la Géorgie », explique Thomas de Waal, expert du Caucase au Carnegie Endowment for International Peace, un groupe de recherche basé à Washington.

Dernier scrutin avant la réforme

Une réforme constitutionnelle doit en effet entrer en vigueur en 2013, réduisant le rôle du président et renforçant parallèlement les pouvoirs du Parlement et du premier ministre.

Certains anticipaient un coup dur pour le parti du président sortant Mikheïl Saakachvili, récemment mis à mal par un scandale de torture. Il y a deux semaines, la publication de vidéos montrant de mauvais traitements infligés à des détenus à la prison de Tbilissi a provoqué des manifestations dans le pays et des condamnations de la communauté internationale.

La coalition opposée au président Saakachvili est dirigée par le millionnaire Bidzina Ivanichvili, dont la fortune est évaluée à 6,4 milliards de dollars par le magazine Forbes. Il est également propriétaire de l'une des chaînes de télévision qui ont diffusé les images à l'origine du scandale.

Bien que la pauvreté et le chômage aient été les principaux thèmes de la campagne électorale, celle-ci a aussi été teintée de « provocation » et « d'agressivité », selon des observateurs. M. Ivanichvili a notamment accusé M. Saakachvili de mettre en place un régime autoritaire.

« Le système de Saakachvili doit être détruit, le sort de notre pays va être décidé à ces élections », a lancé M. Ivanichvili devant des dizaines de milliers de partisans réunis samedi à Tbilissi.Mikheïl Saakachvili rétorque que si son adversaire était porté au pouvoir, il mettrait un terme à la modernisation du pays et le ramènerait à la corruption et au chaos.

Le Mouvement national unifié de M. Saakachvili détenait 119 des 150 sièges de l'assemblée sortante, élue en 2008. Le parti domine la vie politique en Géorgie depuis 2004, à l'issue de la « Révolution de la rose », qui a chassé l'année précédente le président Edouard Chevardnadze, ex-chef de la diplomatie soviétique.

Le président sortant avait promis les élections « les plus libres » et « les plus transparentes » depuis l'indépendance de la Géorgie en 1991, tandis que M. Ivanichvili a dénoncé des manipulations du parti au pouvoir et a menacé de tenir des manifestations de masse après le scrutin.

Les États-Unis et l'Union européenne ont de leur côté appelé à des élections libres et équitables.

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