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Sautage de 940 000 tonnes à Malartic

Sautage de 940 000 tonnes à Malartic

La compagnie minière Osisko s'apprête à faire sauter 940 000 tonnes de roche stérile et de minerai sur le site de la mine à ciel ouvert de Malartic.

Un « sautage particulier », ce sont les termes utilisés par l'entreprise pour annoncer cette opération.

À la mi-septembre, Osisko a fait parvenir une note par la poste à chaque résident de la municipalité pour les aviser que des déflagrations plus importantes et surtout plus longues que celles auxquelles ils sont habitués auront lieu « dans les prochains jours ». La séquence, selon les projections de l'entreprise, s'étendra sur 37 secondes. La durée de dynamitage habituelle à Malartic est de quatre à six secondes.

La minière justifie ce sautage de 940 000 tonnes par le principe de précaution, afin d'assurer la sécurité des travailleurs. Cette séquence d'explosions est planifiée depuis des mois et a fait l'objet de modélisation ainsi que d'évaluations diverses, selon l'entreprise.

Il y aura deux séquences : une de 22 secondes, suivie quelques instants plus tard d'une autre de 15 secondes.

La directrice des communications d'Osisko, Hélène Thibault, assure que toutes les normes imposées dans le décret seront respectées, même si certains citoyens se montrent sceptiques. « Nous avons avisé les résidents pour éviter qu'ils fassent le saut, mais nous avons fait des essais et des simulations afin de respecter les nombres de vibrations et de surpression », affirme-t-elle.

Le « sautage particulier » a toutefois été reporté aux prochaines semaines, le temps de réaliser de nouvelles analyses. La minière devra également tenir compte de paramètres météorologiques avant de procéder.

« C'est un chantier spécial. Nous sommes au-dessus de trois chantiers, ouverts, qui communiquent entre eux. Pour la sécurité de nos employés, il faut le faire d'un coup, pour éviter tout effondrement du sol », précise Hélène Thibault.

Les charges seront donc placées et sauteront de manière conjointe, pendant que les travailleurs seront aux abris.

Malgré ces garanties, le Comité vigilance Malartic demeure inquiet. Des membres du comité ont sonné l'alarme en recevant la lettre d'Osisko. La durée, le tonnage, la présence d'un nuage toxique sont autant d'éléments qui inquiètent les résidents.

« Il y a plusieurs conditions à mettre pour respecter les normes et s'assurer que tout le monde est sécuritaire. Depuis le début, nous sommes assujettis à des restrictions », souligne de son côté Hélène Thibault.

Parmi ces restrictions, la direction des vents joue un rôle considérable. La compagnie devra attendre un vent du nord, relativement constant, pour éviter de projeter les particules de poussière et de gaz vers le secteur de la municipalité. L'une des conditions imposées à la mine est une interdiction de dynamiter avec un vent du dud.

La porte-parole d'Osisko affirme qu'il a fallu des mois de préparation. Des tapis ont été installés et une épaisse couche de sable a été étendue au-dessus du site de dynamitage. Les modélisations de l'entreprise suggèrent que lors de l'explosion, la roche va descendre pour remplir les chantiers ouverts en dessous.

La mine a devant elle une longue période d'exploitation et pourrait avoir besoin d'autres séquences du genre.

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