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Réfugiés syriens : un problème majeur au Liban, dit le député Gemayel

Réfugiés syriens : un problème majeur au Liban, dit le député Gemayel

Un texte de Laila Maalouf

Le député maronite libanais Nadim Gemayel croit que le Liban gère difficilement l'arrivée des réfugiés syriens qui fuient le conflit depuis plus d'un an.

« Le Liban devait arrêter d'accueillir des réfugiés en 1948. Malheureusement il y a 450 000 réfugiés palestiniens, des réfugiés d'Irak, et des Syriens maintenant. Il est impossible aujourd'hui de gérer la situation des réfugiés et le gouvernement ne prend aucune décision pour la régler. Certains trouvent des proches au Liban et arrivent à maintenir une certaine cohésion. Mais cela pourrait s'aggraver si la situation déborde en Syrie et l'afflux des réfugiés dépasse le cap des 100 000 », soutient le député du parti Kataëb, opposé au régime syrien.

« On ne peut pas fermer les frontières, mais il faut ériger des camps qui pourraient contrôler l'afflux de réfugiés vers le Liban et réglementer le problème », a-t-il ajouté vendredi, en entrevue à Radio-Canada.ca.

Selon M. Gemayel, le Liban « n'est pas directement touché pas la crise économique mondiale. Il est touché par des problèmes qui lui sont propre, des problèmes qui ont trait à l'administration, à la très mauvaise gestion du gouvernement de tous les problèmes économiques », soutient-il.

La question de la sécurité aurait fait fuir touristes et investisseurs, ajoute M. Gemayel, faisant perdre au Liban d'importantes rentrées d'argent. « L'État ne fait rien pour protéger les banques et les citoyens », dénonce le député.

« Mais le grand problème au Liban est le problème des armes du Hezbollah, auquel il faut trouver une solution rapide et définitive », souligne-t-il.

M. Gemayel croit d'ailleurs que la montée des salafistes dans des villes du nord du pays, comme à Tripoli, « ne se propage pas à la vitesse dont on parle. Ce qu'on voit à Tripoli actuellement n'est qu'une mise en scène établie par le Hezbollah pour écarter le regard de ses armes et le mettre vers les armes de ceux qu'on appelle les salafistes. Mais ces gens-là sont financés par le Hezbollah uniquement pour créer une contre-balance logique aux armes du Hezbollah ».

Le député rappelle qu'il faut désarmer ces mouvements, mais que cela doit se faire avec l'appui de la communauté internationale, « de tous les pays qui veulent que le Liban devienne un État de paix, un modèle pacifié pour la région ». « Je pense que la chute du régime Al-Assad va faciliter l'aboutissement de ce but ».

Le Liban a besoin de la diaspora

De passage au Canada pour la première fois, le député âgé de 30 ans a rencontré les membres de la diaspora libanaise à Edmonton et à Montréal, et compte se rendre à Ottawa au cours de la fin de semaine.

Selon lui, la diaspora libanaise est précieuse pour le Liban, rapportant quelque 6 milliards de dollars à son économie.

« C'est l'économie de famille. Chaque parent envoie à sa famille au Liban de l'argent, ce qui crée une masse monétaire importante au pays », explique M. Gemayel.

Le député croit par ailleurs que les expatriés libanais devraient pouvoir voter de l'étranger, principalement pour contrer le problème démographique causé, à son avis, par l'émigration majoritairement chrétienne.

Cette émigration ne se serait toutefois pas accentuée depuis le début du conflit syrien et de l'arrivée de réfugiés. « Il n'y a pas beaucoup de relations entre l'émigration libanaise et le conflit en Syrie. Ça affecte indirectement l'économie du pays, l'espoir que les jeunes ont envers leur pays », affirme-t-il, rappelant que les deux vagues d'émigration les plus importantes ont eu lieu au début des années 1990 et lors du conflit israélo-libanais de 2006.

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