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Marceau ferme sur l'abolition de la taxe santé, mais souple sur la rétroactivité des hausses d'impôts

Négocions, dit Marceau
Presse canadienne

Le nouveau ministre des Finances du Québec se montre ferme sur l'intention de son gouvernement d'abolir la taxe santé de 200 $ par contribuable et de financer une partie du manque à gagner par la création de deux nouveaux paliers d'imposition pour les plus fortunés.

« Nous avons annoncé nos intentions le 8 février dernier », a expliqué Nicolas Marceau. Ces mesures constituent un engagement de campagne électorale dont la mise en place a été promise pour les 100 premiers jours d'un gouvernement péquiste, rappelle-t-il.

Le ministre des Finances soutient d'ailleurs que la rétroactivité des hausses d'impôts faisait partie de l'équation. Il affirme qu'il a toujours été très clair en campagne électorale sur le fait que la taxe santé serait remplacée par des impôts plus importants dès la déclaration de revenus du printemps prochain.

Mais même si la rétroactivité demeure l'un « des scénarios privilégiés » par le gouvernement péquiste, il se dit ouvert à la discussion avec l'opposition, qui critique vertement cet aspect.

« Nous allons entreprendre des négociations avec les autres partis et nous voulons rendre public ce dont nous aurons convenu très rapidement cet automne », a déclaré le ministre Marceau en entrevue à Radio-Canada.

« Nous avons des intentions qui sont fermes, c'est-à-dire que nous voulons que ce soit les contribuables les plus fortunés [qui assument l'abolition de la taxe santé] », explique M. Marceau. Mais, en même temps, quant aux moyens, quant aux dispositifs, nous sommes ouverts à la discussion. C'est un débat qui va se faire. Il va se faire de façon publique », a-t-il poursuivi.

Quant à la hausse de l'imposition sur les gains en capital, dont 75 % serait imposable, M. Marceau conserve également son intention. Mais, de son propre aveu, une rétroactivité sur une telle mesure serait plus difficile.

Un exode des riches?

Le ministre des Finances estime que les deux nouveaux paliers d'imposition n'auront pas d'impact dévastateur sur l'économie québécoise comme le prétendent certains commentateurs. « L'impact de la taxation sur le comportement des plus fortunés, les démonstrations ont été faites à de nombreuses reprises pour dire que c'est plutôt faible », avance le ministre Marceau. « C'est-à-dire que ça n'a pas de grand impact. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas en tenir compte. Nous en tenons compte. »

« Je ne suis pas au pays des rêves, je sais très bien que ça peut avoir des impacts », convient M. Marceau. Mais il estime que « les gens prennent des décisions sur la base non pas seulement des taux de taxation, mais aussi avec ce qui vient avec la taxation, soit les services. » Les services de santé, de garderie et le coût de la vie relativement faible au Québec sont autant de facteurs que les gens prennent en considération.

L'équilibre budgétaire

Le prédécesseur de M. Marceau, Raymond Bachand, a indiqué qu'il laissait un déficit de 800 millions de dollars au gouvernement actuel, une somme que le nouveau ministre estime en deçà de la réalité. « Ce sera plus élevé, mais je ne peux pas avancer de chiffres pour l'instant », a-t-il expliqué. Il entend résorber ce déficit et assurer la pérennité des programmes sociaux québécois en réduisant les dépenses du gouvernement.

Le ministre Marceau prévoit réduire la croissance des dépenses gouvernementales. Estimée à 3 % par le gouvernement précédent, la croissance des dépenses pourrait être réduite à 2,4 % ou 2,5 %, selon M. Marceau. Ce dernier estime, notamment, être en mesure de récupérer des sommes importantes dans les dépenses informatiques au gouvernement du Québec.

Il croit également que les coûts d'entretien des infrastructures diminueront avec l'endiguement de la corruption dans le milieu de la construction grâce à la commission Charbonneau.

Les libéraux demandent des précisions au PQ

En point de presse, mardi matin, le chef par intérim du Parti libéral du Québec, Jean-Marc Fournier, a demandé au gouvernement d'expliquer clairement ses intentions.

S'il s'est montré ouvert à la discussion avec le Parti québécois, il a réclamé que le PQ mette de l'avant un plan fiscal dès la semaine prochaine.

« C'est assez avec l'improvisation, on ne va pas supporter, comme M. Marceau nous annonce, d'attendre encore un mois d'inquiétudes et d'angoisse fiscales. La semaine prochaine, dites-nous en clair ce que vous voulez faire, et après ça, on pourra discuter », a déclaré M. Fournier.

Interrogé à savoir s'il était possible que les libéraux renversent le gouvernement sur cette question, M. Fournier a affirmé ne pas en être là, précisant qu'un mois ne s'était même pas écoulé depuis les élections.

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