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Game over : Éric Gagné raconte tout

Game over : Éric Gagné raconte tout

Dès le prologue de sa biographie Game over, publiée mardi, Éric Gagné avoue sa consommation d'hormones de croissance et son désarroi devant la situation.

Un texte de Jean St-Onge

Si ce n'est que cet aspect de la vie d'Éric Gagné qui vous intéresse, vous devrez vous rendre à la fin du bouquin, au chapitre 16, « Mea culpa », pour en connaître tous les détails.

Mais vous aurez ainsi manqué tout le cheminement de cet athlète qui a enflammé le paisible Dodger Stadium et changé les habitudes des partisans de l'équipe qui choisissaient de rester jusqu'à la fin des matchs, quitte à se retrouver dans des bouchons de circulation interminables.

L'auteur Martin Leclerc, qui l'a suivi depuis 1994, avant même son premier contrat professionnel, nous raconte son ascension de Mascouche à Los Angeles en passant par l'Oklahoma.

On retrouve dans le livre plusieurs anecdotes qui illustrent bien la vie d'exception des athlètes professionnels. Des parties de poker où les mises atteignent des milliers de dollars jusqu'aux négociations de contrat qui rapportent quelques millions de plus en quelques minutes. Éric Gagné raconte tout, franchement et simplement.

Il relate avec émotion les derniers moments enivrants sur le monticule du vieux stade de Québec avec les Capitales, après le passage pénible chez les Red Sox de Boston et la période éprouvante du rapport Mitchell.

Naturellement, ce qui fera jaser, ce sont les passages où Gagné livre les détails de sa consommation de produits dopants.

« En tout, j'ai fait cinq cycles de HGH sur une période de trois ans. Et ce fut suffisant pour ruiner ma santé, ternir ma réputation et jeter un ombrage sur les extraordinaires performances que j'ai livrées dans le baseball majeur. »

Contrairement à Jose Canseco, qui tirait à gauche et à droite dans son livre sur l'utilisation des drogues au baseball, Gagné nomme peu de joueurs, mais il y va d'une révélation majeure sur les Dodgers de sa génération.

« Par contre, j'ai fini par connaître intimement le vestiaire dans lequel je vivais. Et je dirais que 80 % des joueurs des Dodgers en consommaient. »

Le lanceur droitier parle également du médecin des Dodgers qui l'examinait au camp d'entraînement et qui a pris le soin de lui expliquer que s'il consommait des HGH, il devait le faire d'une façon précise en respectant un protocole. Et le médecin de lui expliquer ce protocole comme s'il parlait à un connaisseur.

Candidement, Gagné révèle que son épouse Valérie n'était pas d'accord avec son utilisation de produit dopant et il avoue n'avoir jamais eu de discussion en profondeur avec son père sur ce sujet.

Martin Leclerc s'attend à ce que le chapitre « Mea culpa » attire l'attention aux États-Unis, mais il souhaite que les gens retiennent autre chose de la carrière de Gagné que le fait d'avoir été nommé dans le rapport Mitchell sur le dopage au baseball majeur.

« Ce qui me rendrait le plus triste, dit l'auteur, c'est que des gens se rappellent la carrière de Gagné uniquement parce que son nom s'est retrouvé avec 88 autres dans le rapport Mitchell, plutôt que parce qu'il a établi un record (NDLR: 84 sauvetages de suite) qui pourrait tenir aussi longtemps que les 56 matchs consécutifs avec un coup sûr de Joe DiMaggio. »

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