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Enquête publique : la mère qui a tué sa fille Phoenix n'était pas prête à avoir un enfant

Enquête publique : la mère qui a tué sa fille Phoenix n'était pas prête à avoir un enfant

La commission d'enquête manitobaine sur la mort de la petite Phoenix Sinclair aux mains de sa mère et de son beau-père a entendu jeudi un témoin anonyme qui s'était inquiété de la capacité de la mère à assumer son rôle de parent.

Ce travailleur social a révélé lors de son témoignage que la mère de Phoenix Sinclair se serait dite incapable, pendant une entrevue, de prendre soin de l'enfant. Cet entretien aurait eu lieu alors que Samantha Kematch était toujours enceinte.

Les Services à l'enfant et à la famille avaient été mis au courant de cette information, selon la source dont l'identité est protégée, à titre de dénonciateur, en vertu de la Loi sur les services à l'enfant et à la famille.

Samantha Kematch, qui n'avait acheté aucune couche ni matériel pour bébé, doutait elle-même de sa volonté d'être mère, selon ce témoin, qui travaille toujours comme travailleur social.

La mère Phoenix avait affirmé qu'elle et le père biologique de l'enfant n'étaient pas prêts à être parents, selon le témoin. Elle avait accepté de rencontrer les Services à l'enfant et à la famille de son plein gré.

Circonstances de la mort de l'enfant

L'enquête publique, qui en est à sa deuxième journée, se penche sur les circonstances entourant la mort, en 2005, de la fillette de cinq ans de Fisher River, alors qu'elle était sous la tutelle de la province.

L'enfant avait été retirée à sa mère par les Services à l'enfant et à la famille à au moins deux reprises au cours de sa courte vie, mais avait été rendue à Samantha Kematch à chaque fois.

La petite Phoenix a été tuée par sa mère et son beau-père, Karl McKay. Son corps avait été retrouvé en mars 2006, neuf mois après sa mort, emballé dans du plastique dans une tombe peu profonde non marquée, près du dépotoir de la Première Nation Fisher River.

Après le meurtre de la fillette, sa mère a continué à réclamer la prestation d'aide sociale pour Phoenix en tant que personne à charge.

L'État avait assumé la tutelle d'un premier enfant

Le travailleur social a encore témoigné jeudi que Mme Kematch avait été évaluée après la naissance de Phoenix en avril 2000.

Mme Kematch l'aurait informé que son premier fils lui avait été retiré et placé sous la tutelle permanente de l'État, parce que les services sociaux pensaient qu'elle le blesserait parce qu'elle avait elle-même été maltraitée lorsqu'elle était enfant.

Au lendemain de la naissance de l'enfant, le travailleur social a envoyé le cas de Kematch aux Services à l'enfant et à la famille, a-t-il affirmé jeudi à la commission.

L'enquête longtemps retardée durera des mois

L'enquête publique sur la mort de Phoenix Sinclair, qui a débuté mercredi et durera des mois, entendra plus de 100 témoins, et examinera des problèmes sociaux plus généraux.

Elle tentera de savoir pourquoi entre 8000 et 9000 enfants manitobains en placement familial sont d'origine autochtone.

Elle doit formuler des recommandations pour mieux protéger les enfants au Manitoba.

L'enquête publique avait été retardée à plusieurs reprises, notamment en raison de requêtes de parties prenantes.

Le Syndicat des employés généraux et des fonctionnaires du Manitoba (MGEU) ainsi que diverses agences de la Direction des services de protection à l'enfance avaient réclamé un interdit de publication des noms des travailleurs sociaux.

La commission d'enquête publique a refusé d'accéder à cette requête en juillet dernier, mais a toutefois décidé de protéger l'identité de sept dénonciateurs.

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