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Legault offre des pistes de compromis à Marois

Legault offre des pistes de compromis à Marois

François Legault affirme que la Coalition avenir Québec peut collaborer sur différents enjeux avec le nouveau gouvernement minoritaire du Parti québécois que dirigera Pauline Marois.

« On a la responsabilité au cours des prochains mois de faire avancer certains dossiers. C'est pourquoi j'ai parlé hier avec Mme Marois. Je l'ai assuré de tout mon support pour faire un certain nombre de changements », a-t-il dit en point de presse.

Le chef caquiste, qui disait ne pas avoir l'intention d'être patient avec un gouvernement minoritaire pendant la campagne électorale, affirme aujourd'hui que faire tomber le gouvernement n'est pas le « premier choix » du parti.

Pas question toutefois de donner un chèque en blanc au gouvernement. « Faut être capable de voir dans le prochain budget des changements, parce que le budget c'est d'abord un choix de priorités. Donc il y aura évidemment un moment critique au prochain budget ».

Chose certaine, la CAQ continuera de prôner le changement. « On ne veut pas que le Québec reste dans le statu quo. On a une urgence au Québec de faire des changements, de faire un virage, et j'espère que le PQ, dans une situation minoritaire, va comprendre qu'on doit travailler ensemble à faire ces changements ».

En attendant que les travaux reprennent à l'Assemblée nationale, le chef de la CAQ a dit espérer que les forces en présence élèvent le niveau du débat. « Faut arrêter les attaques personnelles, le dénigrement, cette ambiance malsaine et retrouver un certain sens de civilité à l'Assemblée nationale et un respect mutuel », a-t-il noté.

Des pistes de compromis

M. Legault a lui-même énuméré une liste d'enjeux sur lesquels la Coalition avenir Québec pourrait collaborer avec le Parti québécois dans les prochains mois.

Le chef de la CAQ a évoqué, pêle-mêle, la nécessité de rétablir l'intégrité de la vie publique, de modifier le système de santé, de lutter contre le décrochage scolaire, de développer le maintien à domicile pour les personnes âgées, de resserrer la gestion du réseau des garderies, de revoir l'approche du plan Nord, de revoir le rôle de la Caisse de dépôt, de freiner l'exode des sièges sociaux.

M. Legault s'est aussi montré disposé à discuter de la proposition du Parti québécois d'abolir la taxe santé. Le PQ propose de l'abolir pour tous, tandis que la CAQ ne souhaite le faire que pour les familles de la classe moyenne.

« Je pense qu'on peut avoir des compromis de ce côté-là. C'est important de se débarrasser de la taxe santé. La grosse question qui va se poser, c'est comment on finance cette abolition? On ne peut pas abolir la taxe santé au détriment de l'équilibre budgétaire », a-t-il souligné.

Le chef caquiste a également évoqué la possibilité que la CAQ et le PQ trouvent un terrain d'entente sur une éventuelle charte de la laïcité. À ce sujet, la CAQ propose une approche plus ciblée que le PQ, en empêchant seulement les personnes en position d'autorité, comme les policiers et les juges, de porter des signes religieux.

François Legault maintient cependant qu'il est contre le gel des droits de scolarité. À ce sujet, « il faut proposer un compromis » aux étudiants. « On pense que ça doit aller à mi-chemin entre ce que le PLQ proposait et le gel. »

S'il se dit en faveur de mieux faire respecter la loi 101, le chef de la CAQ s'oppose à l'idée de « rouvrir la Charte » de la langue française afin notamment d'en étendre les dispositions aux institutions collégiales en langue anglaise.

« On veut défendre notre culture, mais on ne veut pas en même temps animé des chicanes seulement pour mousser le projet de souveraineté du Québec », a-t-il fait valoir.

Entre déception et satisfaction

Avec 27 % du vote populaire, la Coalition avenir Québec a réussi à faire élire 19 députés mardi, ce qui lui conférera le statut de deuxième groupe d'opposition officielle à l'Assemblée nationale.

Le chef de la CAQ a dit être « à la fois déçu et satisfait » de ce résultat.

« Avec quelques points de pourcentage, on aurait pu effectivement avoir la victoire. Il y a plus d'une cinquantaine de comtés où on est arrivé deuxième », a-t-il expliqué pour justifier sa déception.

Il note cependant que le Parti a accompli des choses « exceptionnelles » depuis sa formation, il y a tout juste neuf mois. « On peut dire aujourd'hui que la CAQ vient de transformer le paysage politique au Québec », a-t-il affirmé.

François Legault s'est montré satisfait que la CAQ ait réussi à s'implanter dans huit régions du Québec. « Évidemment, il reste du travail à faire sur l'île de Montréal et dans ce qu'on appelle les régions-ressources », a-t-il observé.

Les résultats du scrutin ne l'incitent toutefois pas à militer en faveur d'une réforme du mode de scrutin. Il ne s'agit pas d'une priorité, a-t-il laissé tomber, en rappelant que le PQ avait accepté les règles du jeu quand il s'est trouvé dans une situation semblable en 1970 et en 1973.

Selon lui, la CAQ doit « continuer à convaincre les Québécois qu'on a besoin d'un changement, même si certains ont peut-être eu une inquiétude avec les changements qu'on a proposés »

« Il y a toujours quand on veut faire des changements importants une certaine inquiétude [...] qui est aussi parfois animée par les autres partis », soutient François Legault. « Je pense qu'il y a encore du temps à mettre pour expliquer pourquoi on veut poser des gestes chez Hydro-Québec, dans les commissions scolaires, dans les agences de la santé. [...] Il nous a peut-être manqué de temps pour expliquer les changements ».

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