Au jour 15 de la campagne électorale, le Parti québécois a remis le thème des accommodements raisonnables à l'avant-plan, mardi, à Trois-Rivières, à une cinquantaine de kilomètres d'Hérouxville, dont le code de vie à l'intention des nouveaux arrivants avait fait grand bruit en 2007.
Accusant le gouvernement libéral de n'avoir rien fait dans ce dossier, la chef de la formation, Pauline Marois, a promis de faire adopter une charte de la laïcité dans les services publics advenant l'élection de son parti.
Accompagnée de candidats de la région, Pauline Marois en a fait l'annonce dans la circonscription de Maskinongé. L'auteure et militante anti-islamiste Djemila Benhabib, qui fait depuis des années de la laïcité un cheval de bataille et qui se présente dans la circonscription voisine de Trois-Rivières, était parmi les candidats à ses côtés.
La charte reposerait sur les principes de neutralité de l'État et de prépondérance de l'égalité entre les femmes et les hommes. Estimant qu'elle « répondra vraiment aux inquiétudes des Québécois en matière d'accommodements raisonnables », Pauline Marois a ajouté qu'elle aurait « force de loi ».
La liberté de religion ne pourrait pas être invoquée pour enfreindre l'égalité hommes-femmes ni pour nuire au bon fonctionnement des institutions publiques et parapubliques.
En vertu de cette charte, les fonctionnaires ne pourraient pas porter de signes religieux ostentatoires.
Crucifix à l'Assemblée nationale: le PQ persiste et signe
Pas question, toutefois, de retirer le crucifix à l'Assemblée nationale.
Connue pour ses prises de position pour la laïcité, Mme Benhabib avait déjà pris position en faveur de son retrait. L'auteure de Les soldats d'Allah à l'assaut de l'Occident et Ma vie à contre-Coran, écrit en réaction aux conclusions de la commission Bouchard-Taylor sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles, .
Sans préciser les délais de l'éventuelle adoption de la charte, la chef péquiste a affirmé que ce serait « le plus rapidement possible » au cours d'un premier mandat.
Interrogée sur son intention de recourir éventuellement à la clause dérogatoire si la charte de la laïcité était jugée contraire à la Charte canadienne des droits et libertés, Pauline Marois a répondu « absolument, sans aucune réserve ». « Si elle devait être contestée - pour l'instant, c'est une question hypothétique -, nous ferons la bataille qu'il faut parce que nous croyons que c'est essentiel pour notre vouloir-vivre collectif », a-t-elle déclaré, précisant que la liberté de religion serait aussi incluse dans la charte.
Plus de détails suivront.
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