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États-Unis: La dernière ligne droite

Selon les sondages, le Président Barack Obama est en tête du Collège électoral, mais sa marge, décroissante, n'est plus vraiment confortable. Son dernier mail à ses supporters, "Restez avec moi", sonne plus comme un appel à la pitié qu'à un appel aux armes. Les avocats dans les deux camps se préparent à ce qui pourrait devenir une autre élection contestée, dans laquelle le recomptage des voix pourrait être exigé ou réclamé, et cette fois probablement pas en Floride mais dans un ou plusieurs états.
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AFP

Maintenant que les débats sont finis, on est passé à la phase "Bataille de Verdun" de la campagne.

C'est une guerre d'usure sanglante pour de petits bouts de terrain : les électeurs restés indécis ou qu'on peut encore "persuader", éparpillés à travers les 10 états-clé, et qui vont décider du résultat.

Selon les sondages, le Président Barack Obama est en tête du Collège électoral, mais sa marge, décroissante, n'est plus vraiment confortable. Son dernier mail à ses supporters, "Restez avec moi", sonne plus comme un appel à la pitié qu'à un appel aux armes.

Les avocats dans les deux camps se préparent à ce qui pourrait devenir une autre élection contestée, dans laquelle le recomptage des voix pourrait être exigé ou réclamé, et cette fois probablement pas en Floride, mais dans un ou plusieurs états. Selon Michael Steele, ancien directeur de Comité national républicain, cela pourrait arriver dans l'Iowa, du fait de ses procédures complexes de comptages et de recomptage, que l'avocat des Républicains, Benjamin Ginsberg, a étudiées en détail.

Dans cette guerre de l'ombre, des rumeurs courent à propos de qui déplace ses troupes où, de qui "se retire" ou "s'installe" dans tel ou tel état-clé, de qui achète une publicité de dernière minute sur tel ou tel média. On a l'impression de parler de détails insignifiants. Et pourtant, c'est sérieux, terriblement sérieux, et cela pourrait s'avérer décisif.

La course se résume à dix états : le Colorado, la Floride, l'Iowa, le Michigan, le Nevada, le New Hampshire, l'Ohio, la Pennsylvanie, la Virginie et le Wisconsin.

Ces dix états pourraient donner une grande variété de résultats : par exemple, Obama perd le vote populaire (en raison d'un grand vote contre lui dans le Sud) mais l'emporte au niveau du Collège électoral (avec les états côtiers et ceux des Grands Lacs) ; ou alors ils sont à égalité dans le Collège électoral, ce qui signifierait une victoire probable de Romney lors du vote de la Chambre, prévu en ce cas par la Constitution.

En attendant, les campagnes des deux candidats ne se concentrent pas seulement sur les états et les villes, mais sur les catégories particulières d'électeurs de chaque endroit, comprenant :

  • Les vétérans du sud de la Virginie. Le Président a visé les vétérans, surtout les plus jeunes, depuis le début de son mandat. Ils constituent un large groupe dans cet état, qu'Obama avait remporté en 2008, ce qui n'était pas arrivé à un candidat démocrate aux Présidentielles depuis 1964. La blague d'Obama à propos des "chevaux et des baïonnettes" a peut-être fait rire lundi soir dans la salle du débat, mais elle n'a pas amélioré son cas auprès des vétérans de la marine, qui adorent leurs bateaux et aimeraient en voir plus construits. Or c'est exactement ce que propose Mitt Romney, une idée particulièrement populaire dans la région du Norfolk, en Virginie, où est basée la flotte.
  • Les juifs en Floride. Matt Brooks de la Coalition juive républicaine, conservatrice, prétend que Romney gagnera 35 % du vote juif national, le plus grand pourcentage pour un candidat républicain aux Présidentielles depuis le record à 39 % établi par Ronald Reagan en 1980. En 2008, contre Obama, le sénateur John McCain n'avait obtenu que 22 % de cet électorat. Lundi soir, les deux candidats ont cherché à se surpasser l'un l'autre dans leur déclaration de fidélité envers Israël, mais la plupart des juifs sont plus sensibles aux questions de politique sociale, morale et économiques, et restent en général de fidèles démocrates. Cependant, si Romney fait mieux que la moyenne - et il se donne les moyens d'y parvenir -, cela pourrait s'avérer décisif en Floride.
  • Les électeurs travaillant dans le secteur du charbon de l'Ohio et de la Pennsylvanie. Les territoires de l'Est abritant les gisements de charbon- en Virginie Occidentale et dans le Kentucky - sont acquis à la cause de Romney depuis le départ, mais des zones minières importantes restent à conquérir dans l'Ohio et la Pennsylvanie. Obama s'est efforcé de ne pas perdre cet électorat, vantant les mérites d'un "charbon propre", et de l'exploitation du gaz de schiste, et diffusant une publicité rappelant aux électeurs que Romney, lorsqu'il était gouverneur du Massachusetts, avait déclaré que l'énergie au charbon "tue". Il est cependant difficile pour Obama de lutter contre un parti républicain plus désireux que lui de forer et d'exploiter les hydrocarbures.
  • Les femmes employées et indépendantes dans le Colorado, le New Hampshire et le nord de la Virginie. Certaines électrices se décident tardivement parce qu'elles sont déchirées par deux impulsions libertaires opposées : elles sont républicaines sur le plan de la régulation de l'emploi et de l'économie, mais démocrates sur les questions de l'avortement, des droits des homosexuels, de la contraception et des dépenses pour l'éducation. Les deux campagnes visent donc ce groupe, peut-être plus que tous les autres, à coup de campagnes médiatiques massives à Denver, Boston/Manchester (NH), et dans les banlieues de Washington DC.
  • Les catholiques du Mid-Ouest (Iowa, Michigan, Pennsylvanie, Ohio et Wisconsin). La lutte se poursuit sur deux aspects de la mission catholique : protéger le caractère sacré de la vie, même pour un enfant pas né ; et faire progresser la justice sociale et les bonnes œuvres - soutenues par le gouvernement. Les deux partis sont donc attentifs à des endroits comme Dubuque dans l'Iowa, un lieu de rassemblement catholique dans un état par ailleurs principalement protestant et évangélique.
  • Les Hispaniques en Floride, dans le Colorado et le Nevada. Obama a besoin qu'ils viennent voter et son équipe prétend avoir mis en place un programme d'identification et de mobilisation des électeurs sans précédent dans l'histoire des élections présidentielles. Est-ce que cela suffira à motiver le vote latino ? Si le président espère gagner à nouveau ces élections, il devra conquérir ces derniers mètres.

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