Impossible de reprocher à Depardieu son manque d'originalité: la plupart des acteurs veulent rejoindre Hollywood, lui préfère se rapprocher du Kremlin. Pourquoi pas, après tout? On pourrait aussi proposer à Fabrice Lucchini de devenir Nord-Coréen, à Christian Clavier de demander la nationalité vénézuélienne, et puis tiens, pendant qu'on y est, Jean Reno pourrait devenir cubain.
Mais moi, depuis le début de cette histoire Depardieu, c'est à Simone que je pense, à Simone Signoret. Car Gérard Depardieu s'est construit comme le double inversé de Simone Signoret. Comme Signoret, Depardieu a été un jeune premier, son visage aujourd'hui se ressent des vacheries de la gloire, Signoret comme Depardieu ont connu bien des excès. Et pourtant, tous deux exposent leur vieillesse sans fard, il y a la "méthode Fonda", Jane Fonda, pour rester jeune, et puis la "méthode fondu", celle de Depardieu et Signoret, trop manger et trop boire et se balancer du reste. Mais justement, Simone Signoret se balançait d'elle-même mais pas du reste, Simone Signoret causait pour des causes, sa notoriété était au service d'un engagement à gauche, à une époque ou les combats politiques étaient probablement plus vivaces qu'aujourd'hui.
Gérard Depardieu prend le contrepied de l'attitude de Simone Signoret au soir de sa vie, il milite pour une cause: la sienne. Quand il ouvre sa gueule, c'est pour sa gueule. Simone Signoret a terminé sa vie en publiant Adieu Volodia, Volodia diminutif de Vladimir, Gérard Depardieu écrit quant à lui un vibrant "Bonjour Volodia", bonjour Vladimir Poutine.
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