La Journée de la femme africaine sera célébrée le 31 juillet 2016. Depuis des temps immémoriaux, la situation inégalitaire des femmes a toujours fait l'objet d'âpres débats. L'observation minutieuse des mœurs des sociétés contemporaines du point de vue d'une analyse différenciée selon les sexes laisse transparaître des différences - et pas des moindres! - entre les hommes et les femmes.
Tout compte fait, la problématique de l'égalité des sexes est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Les chantiers sont nombreux. Les contradictions apparaissant dans les discours ne constituent que la partie visible de l'iceberg.
À l'heure actuelle, contrairement aux temps anciens, des réorganisations sociales apportent des changements, du moins légalement parlant. Des lois destinées à protéger les droits des femmes ont été initiées et adoptées. Qu'on le veuille ou non, cela confirme qu'un vent de changement souffle. Du moins, c'est ce que l'on espère...
En tout cas, les revendications globales sont connues: passer de l'égalité de droit à l'égalité de fait.
De victimes des guerres à actrices de la paix
S'il est une problématique qui fait couler beaucoup d'encre dans les débats entourant les conflits armés, c'est bien celle des violences sexuelles perpétrées contre les femmes. Et du côté de l'Afrique, la population féminine est-elle impliquée dans les opérations de maintien de la paix?
Le 7 octobre 2011, le prix Nobel de la paix avait été décerné à trois femmes. Deux Africaines originaires du Libéria figurent dans ce trio féminin: Leymah Gbowee, une activiste pour la paix et Son Excellence Ellen Johnson Sirleaf, la première femme élue présidente dans un pays africain. La troisième lauréate est la Yéménite Tawakkoul Karman qui est connue pour son implication dans la défense des droits des femmes...
Le comité organisateur espérait que la remise du prix aux femmes «contribuera à mettre fin à la répression dont les femmes sont toujours victimes dans de nombreux pays et à exprimer le grand potentiel que les femmes peuvent représenter pour la paix et la démocratie.» (Yannick Vely, Prix Nobel de la paix : Trois femmes puissantes, Paris Match, publié le 07/10/2011, consulté le 15 juillet 2016)
La question de la participation des femmes dans la reconstruction des régions dévastées par les guerres est de plus en plus préoccupante. C'est la raison pour laquelle ce débat est devenu un enjeu crucial quand vient le temps de rechercher des pistes efficaces qui conduisent à la consolidation de la paix. En effet, plusieurs organisations rappellent sans relâche un point capital: tant et aussi longtemps que cette population sera tenue à l'écart des initiatives visant la paix et la sécurité, ces actions seront vouées à l'échec. Les violences sexuelles commises pendant les conflits armés sont des crimes.
Une mobilisation collective
La résolution 1321 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui fut adoptée le 20 septembre 2000, dénonce les violences sexuelles pendant les conflits armés. Il va sans dire que l'intégration de toutes les couches de la population dans la restauration de la paix est un facteur essentiel qui permet d'atteindre les résultats escomptés.
La persévérance est une redoutable arme dont il faut se servir pour «rétablir» les inégalités liées au genre.
Du côté de l'Afrique, des ressortissantes de ce continent s'investissent dans des initiatives visant à démentir les préjugés. En outre, elles veulent prouver que les discriminations sexistes sont, indiscutablement, des atteintes à la dignité humaine. N'ayons pas peur des mots: c'est bien de cela qu'il s'agit. Il va sans dire que le nom de la Kenyane Wangari Maathai figure en bonne place dans la liste des vaillantes activistes africaines, toutes spécialités confondues. Cette militante écologiste, dont la renommée dépasse largement les frontières de son Afrique natale, fut la première femme africaine à recevoir, en 2004, le prix Nobel de la paix.
En définitive, le combat des femmes est une âpre bataille où les acquis sont fragiles. En effet, ayons l'honnêteté de reconnaître qu'entre les textes et la réalité, il existe un grand fossé. Au jour le jour, les citoyennes sont encore confrontées à des discriminations.
Quel regard peut-on porter, présentement, sur la paix en Afrique? Comment la construire? Quelle procédure faut-il entreprendre pour la préserver? Voilà autant de questions qui refont fréquemment surface sur la place publique.
Thorbjörn Jagland, le président du comité du prix Nobel de la paix, affirmait: «Nous ne pourrons pas obtenir la démocratie et une paix durable dans le monde si les femmes n'ont pas la même possibilité que les hommes d'exercer une influence à tous les niveaux de la société.»
S'ajoute à cela le fait que le respect des droits humains demeure encore, malheureusement, une utopie dans d'innombrables endroits de notre planète.
Une chose est sûre, les efforts doivent se poursuivre pour faire en sorte que le mot paix puisse revêtir son véritable sens.
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