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L'échec libéral et le défi des autres partis

Avec une campagne électorale qui entame le dernier droit avant le vote, le 4 septembre prochain, il est important de relever ce qui semble, à mes yeux, constituer non pas un oubli, mais un déni total d'une réalité qui est celle des Premières Nations, établies ici depuis des milliers d'années. Le Québec tout entier, avait pourtant été interpellé, il y a à peine 20 ans, de manière brutale, dans le contexte de ce qu'on a appelé la crise d'Oka. N'a-t-on rien appris?
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Avec une campagne électorale qui entame le dernier droit avant le vote, le 4 septembre prochain, il est important de relever ce qui semble, à mes yeux, constituer non pas un oubli, mais un déni total d'une réalité qui est celle des Premières Nations, établies ici depuis des milliers d'années. Le Québec tout entier, avait pourtant été interpellé, il y a à peine 20 ans, de manière brutale, dans le contexte de ce qu'on a appelé la crise d'Oka. N'a-t-on rien appris?

Quelques jours avant le déclenchement des élections, le gouvernement de Jean Charest a conclu une entente importante avec la nation crie, portant sur la gouvernance sur le territoire de la Baie James, en reconnaissant aux entités cries, un droit de regard, sans précédent. En dépit de ces importants progrès dans les liens entre la nation crie et le Québec, en matière de relations avec les Premières Nations, si Jean Charest avait été sur un banc d'école, il aurait très certainement coulé son année.

Nous étions sur une bonne piste

Nous accusions sans doute une certaine naïveté, mais je préfère y voir de la bonne foi de notre part, lorsqu' à l'arrivée au pouvoir de Jean Charest en avril 2003, nous avons entrepris d'amener un nouveau gouvernement, vierge de faux pas, vers de dialogue, entre élus, sur les grandes questions faisant partie de nos préoccupations.

Nous avons surtout été heureux de constater qu'après quelques rencontres, le gouvernement libéral et son premier ministre étaient disposés à appuyer l'idée d'une démarche permettant des échanges sur des sujets aussi fondamentaux que le territoire et les ressources. Le processus proposait même, à sa conclusion, un mécanisme d'échange permanent. Nous avons réussi à décoller mais n'avons jamais réussi à trouver la piste d'atterrissage. Manifestement, à partir de ce moment, le gouvernement du Québec a tout fait pour éviter toute confrontation sur ces questions.

Impossible de ne pas faire ce bref bilan des années sous le gouvernement libéral et des difficultés rencontrées, notamment, lorsque interpellés par les réalités liées au territoire et aux ressources. Dit simplement, nous avons frappé un mur! Il nous est apparu évident, rapidement, que Jean Charest ne voulait parler de territoire qu'en fonction de ses propres conditions. Dès que nous avons tenté d'aborder la question du territoire sur la base de principes ayant fait l'objet de consensus chez les Premières Nations, comme la cogestion du processus décisionnel et du développement, la consultation, le partage des revenus, nous avons rencontré une fin de non recevoir. À partir de ce moment, le processus sur lequel nous avions misé, a connu une fin abrupte et a été remplacé par un dialogue de sourds. Dès lors, le gouvernement a misé sur la conclusion d'ententes, négociées rapidement, sur une base individuelle. Diviser pour mieux régner!! La même stratégie, les mêmes intentions malhonnêtes.

Pour une paix durable

Comme Premières Nations, nous aurons des choix à faire. Nos illusions, si elles ont existé, quant à notre influence sur l'environnement politique provincial, font maintenant parties du passé. Cependant, une chose est claire. La présente campagne a beau être aveugle à notre réalité, elle nous rattrapera tous, tôt ou tard. C'est encore plus vrai pour le parti politique qui aura acquis la confiance de la majorité des Québécois le 4 septembre prochain.

La naïveté et la volonté ont été remplacées par une plus grande vigilance et une patience fortement secouée. Vous pourrez remercier votre actuel premier ministre pour ce recul dans notre généreuse bonne foi.

Nous n'accepterons plus l'odieux du compromis puisqu'il ne fait qu'ajouter à l'exaspération de nos peuples. L'absence d'une volonté sincère, claire et porteuse de résultats, contribue à motiver nos troupes dans l'identification d'autres recours. Mais ce que je trouve plus inquiétant, c'est que même si plusieurs m'accusaient d'irresponsable si je brandissais le spectre d'une approche plus radicale, je sais que quelque part, chez notre population, cette alternative est en train de se frayer une voie.

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