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Des bums difficiles à identifier

Des bums difficiles à identifier
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Ce qui se passe dans notre société démontre clairement que le dicton : « L'habit ne fait pas le moine » est tout à fait véridique. Il y a en effet deux types de faux moines dans la société, ceux qui n'ont aucune honte à afficher leurs couleurs, et ceux qui se cachent derrière les apparences. Or, nous réussissons de plus en plus à démasquer ce second groupe.

Les motards par exemple, portent leurs écussons distinctifs pour indiquer de quelle bande ils font partie. Cela les distingue des baby-boomers motocyclistes du dimanche qui profitent du plein air sur roues. À la population en général, ils indiquent avec leur habillement qu'ils font partie d'un gang et qu'il pourrait être hasardeux de s'en prendre à l'un d'entre eux. Pour leurs congénères, ils indiquent par leurs écussons, leur affiliation, ce qui peut préciser leur niveau de dangerosité et aussi leur niveau dans la hiérarchie.

Les futurs motards ou jeunes adultes plus terre-à-terre souhaitant bénéficier du même train de vie adhèrent aux gangs de rue et s'identifient avec leurs couleurs, les bleus ou les rouges. Pourquoi avoir adopté ces couleurs de partis politiques? Ce n'est pas encore évident, mais on sait aussi que lorsque leurs favoris de la Sainte-Flanelle sont éliminés, ils adoptent la troisième couleur de celle-ci et deviennent blancs de frayeur à l'idée que les rues, leur domaine, seront envahies par des matraques pourchassant les casseurs et le reste de leur clientèle potentielle. Parlant de casseurs, les « blacks » et les membres du groupe Anonymous infiltrés parmi les carrés rouges étaient aussi identifiables par leur accoutrement.

Les Mohawks qui vivent de la contrebande de cigarettes ou d'autres produits, ne portent pas nécessairement individuellement un signe pour les distinguer des autres autochtones, cependant leurs commerces de détail arborent souvent le drapeau mohawk, et ce sans réserve, mais à l'intérieur de leurs réserves où une certaine impunité leur est assurée face aux lois de ceux qu'ils considèrent comme les usurpateurs blancs.

À quand le politicien qui, comme leurs négociateurs, se présentera à la table, masqué, pour signer un traité leur assurant de vivre comme ils disent le souhaiter, soit : sans payer de taxes, sans avoir à payer pour l'électricité, sans être surveillés ou restreints dans leur pratique de la chasse et de la pêche en leur attribuant un territoire loin des voisins, où ils pourraient continuer à parler anglais, c'est-à-dire au nord... de l'Ontario?

Les membres de la mafia ne portent pas tous un signe distinctif pour les distinguer des autres italiens. À l'époque d'Al Capone, il semble qu'ils portaient le chapeau, le veston et la chemise noirs avec la cravate blanche, mais ce n'est plus le cas. En effet, tous les gens dont les noms finissent par une consonance en « i » ou en « o » et je ne parle pas ici de Bruno Tétreault ou de Denis Lamy, deviennent suspects quand on parle de la mafia, pourtant leur entourage immédiat compte maintenant des gens de chez-nous ou des jardins locaux.

Alors que l'on décrit souvent les terroristes comme étant barbus, il y a là un signe distinctif qui peut facilement porter à confusion quand on sait que les hommes peuvent décider de porter la barbe par laisser-aller, par esthétisme, par défi de l'autorité, par respect pour leur religion, pour plaire ou pour se cacher. Comment se retrouver dans cet univers poilu?

Après le scandale des conseillers financiers, la Commission Charbonneau nous a donné l'occasion de voir défiler d'autres « bums en cravate », mais il n'y a aucune norme définissant une cravate en particulier comme une cravate de « bum ». Comment faire pour distinguer un politicien, un syndicaliste ou un homme d'affaires honnête d'un autre crapuleux si aucun modèle de cravate n'est un signe identifiant le membre du réseau des méchants garnements? D'autant plus que certains gardent le veston et la chemise et ne portent plus la cravate, possiblement pour ne pas sentir le nœud qui un jour, pourrait les étouffer.

Sachant que les frauduleux conseillers financiers sortent graduellement de l'ombre et que, très dévoué à l'époque pour défendre les intérêts de sa municipalité et ses intérêts personnels, l'ex-maire vaillant court toujours, la vigilance est de mise parce que l'habit n'est pas et n'a jamais été le signe distinctif de la malversation.

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