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Au revoir à cet ami de jeunesse, Patrick Bourgeois

Quand je pense à Patrick, je pense à un gang d'amis sur la rue Suzor-Côté, devant son domicile. De quoi parlions-nous? De musique, de hockey et parfois, des filles.
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Patrick Bourgeois, février 2015.
The Canadian Press Images
Patrick Bourgeois, février 2015.

Patrick a marqué une bonne partie de mon adolescence. Il était un gars dynamique, espiègle, loquace et assez actif. Enfin, je pourrais dire qu'il était un jeune homme électrisant. Je me souviens la première fois que je l'ai vu sur scène, c'était en décembre 1977, dans le sous-sol de notre ami Martin, sur la rue des Meules à Cartierville. Cet ami commun était le guitariste principal, Michel, son frère, jouait de la batterie, Yvan jouait de la basse et Patrick, avec sa guitare, chantait comme choriste. J'avais invité mes amis à entendre Martin. J'étais assis dans l'escalier et j'admirais ces musiciens hors du commun. Je me demandais comment ils faisaient pour jouer aussi bien des chansons des Rolling Stones, que celles de Led Zeppelin ou d'autres groupes mythiques des années 60 et 70.

C'est là que j'ai rencontré pour la première fois Sophie, la sœur de Patrick, et Guy Verronneau. J'étais loin de me douter que Guy et Patrick allaient devenir, chacun dans leur domaine, des personnages marquants du Québec inc.

C'est Martin qui m'a, par la suite, initié au gang de Patrick. À partir de ce moment-là, je suis entré dans un univers captivant. Tous deux ont éveillé en moi ce désir de reprendre ma basse et d'en jouer. Autant j'admirais Patrick parce qu'il était charismatique, électrisant, drôle et intéressant à écouter, autant il pouvait me taper sur les nerfs par son côté show-off et son sens de la moquerie. Ce qui m'impressionnait le plus chez lui, c'est qu'il pouvait conquérir toutes les filles qu'il voulait.

Patrick aimait la fête, mais il était très raisonnable. Il préférait s'assurer d'avoir à ses côtés une conquête plutôt que de chercher à s'éclater.

Sur le plan musical, il était inspirant. Il voulait toujours aller plus loin. Je me souviens qu'un jour, il a pris ma guitare et m'a montré une des premières chansons du groupe Genesis qu'il avait apprise, The knife. Ses doigts roulaient sur les cordes. La musique pop ne représentait plus de défi pour lui. Il avait besoin de se dépasser. Alors, il s'est mis à jouer du Yes et du King Crimson. Néanmoins, ce qui l'a défini musicalement, c'est le groupe The Police. Il en détenait tous les albums et en connaissait chacune des chansons. Il les jouait sur le bout de ses doigts.

J'ai eu le privilège de jouer avec lui dans son sous-sol et d'apprendre de lui musicalement.

J'ai eu le privilège de jouer avec lui dans son sous-sol et d'apprendre de lui musicalement. Je n'ai monté qu'une fois sur scène avec lui, au collège Loyola avec nos amis Daniel et Dino, mais à la dernière minute, notre prestation a été annulée. C'était la première fois que j'ai vu Patrick en colère.

Par contre, cet événement ne l'a pas empêché de foncer et de faire sa place dans le monde musical. Malheureusement, le succès l'a amené à se distancer de plusieurs de ses amis. Avait-il peur d'être désormais aimé pour son succès? Qui sait? Quoi qu'il en soit, j'étais toujours content de le revoir et d'échanger quelques mots avec lui, un homme au charisme unique. J'avais beau me fâcher contre lui, il trouvait toujours le moyen de resserrer les liens d'amitié qui nous unissaient.

Lors de notre dernière conversation, le 21 avril de cette année, il me disait : « [...] la santé va très bien, j'ai justement reçu mon bilan hier [...] Je commence ma tournée dans un mois. J'ai deux business qui vont très bien, je suis occupé dans le tapis [...] Prays the Lord, alléluia... ».

Peu de temps après, comme une voleuse, la maladie l'a emporté et a laissé dans le deuil sa conjointe, ses enfants et tous ses proches. Je leur offre mes plus sincères condoléances. Mes pensées et mes prières se portent vers vous. Bon courage!

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