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Économie: l'Amérique passe, la Chine rafle la mise

Économie: l'Amérique passe, la Chine rafle la mise
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Ni bluff, ni relance

Le rêve américain n'est plus, il faut l'admettre, ces dernières années, les Chinois ont gagné du terrain. Faire du Yuan l'autre monnaie internationale pour se débarrasser du dollar et devenir le leader en matière d'innovation, voilà le programme de la Chine à horizon 2020. La remontée du dollar a eu des effets négatifs sur quelques entreprises américaines qui ont subi cette hausse, pénalisant leurs exportations et réduisant la valeur des profits de leurs filiales hors du sol américain.

Un nouvel avatar

En Chine, les petits princes représentent 60% des consommateurs chinois. Cette population, qu'on appelle la classe moyenne, a entre 20 et 40 ans. Ils restent dans le cocon familial le plus tard possible et savourent leur salaire devenu leur argent de poche. La rémunération moyenne d'un Chinois grimpe de 10% chaque année ce qui rend confiante cette classe moyenne assoiffée de produits de luxe, de voyages et de technologie. Selon une étude réalisée par le cabinet McKinsey, les revenus des ménages urbains appartenant à cette catégorie doubleront d'ici 2022. Une des priorités pour le gouvernement chinois est d'encourager sa classe moyenne à consommer à l'intérieur du pays et renouveler sa capacité à la séduire pour éviter qu'elle ne disperse ses deniers à travers l'Occident.

La mise augmente

La Chine n'est plus un pays attractif pour les bas coûts de sa main-d'oeuvre. La faute à l'augmentation rapide des salaires, avec des hausses de 12% par an sur les 12 dernières années. Le coût horaire chinois atteindra vraisemblablement 43% du coût américain en 2015. Pour être dans la course, les Chinois délocalisent en Éthiopie où les coûts sont très compétitifs. Amnesty International voit d'un mauvais oeil ce nouvel « eldorado du coût », cette organisation reste très préoccupée par les conditions dans lesquelles les hommes sont mis à contribution.

Sky is the limit

Considéré comme l'une des plus sensationnelles réussites en Chine, le groupe Alibaba est aujourd'hui évalué à 168 milliards de dollars, une valorisation nettement supérieure à ses concurrents américains Amazon et eBay.

Alibaba a par ailleurs influencé la remontée de Yahoo en rachetant pour plus de 6,3 milliards de dollars de ses parts. Sans doute pour préserver sa propriété intellectuelle, la Chine s'émancipe avec son nouveau système d'exploitation national, elle s'affranchit de la domination de Microsoft et de Google. Si 230 millions de téléphones sont en circulation en Amérique, selon le cabinet Flurry Analytics, la Chine en comptera 246 millions d'ici la fin du premier semestre 2015. Le cabinet IDC note que c'est le constructeur Xiaomi qui est devenu en 2014 le premier vendeur de smart phones en Chine devançant Samsung ou Apple. Mais le talon d'Achille de l'empire du Milieu est sans conteste le niveau de ses ingénieurs. Le nombre de Chinois diplômés est très élevé et ne cesse d'augmenter, mais le nombre de jeunes compétents qui débutent sur le marché du travail est inférieur aux normes internationales attendues. Le système éducatif chinois privilégie la théorie, la plupart des candidats à un poste d'ingénieur arrivent avec une expérience pratique insuffisante. Les États-Unis sont loin devant la Chine et l'Inde dans la formation d'ingénieurs performants. La Chine veut accroitre sa capacité à éduquer des ingénieurs d'élite entre 2010 et 2020. Elle s'est lancée un défi de taille de réaliser un avion de ligne chinois.

L'hégémonie nord-américaine est menacée, elle doit se réinventer pour ne pas se faire rattraper par le rouleau compresseur chinois.

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