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7 questions à vous poser si vous êtes toujours inquiet

L'une des choses que je préfère dans la psychothérapie cognitivo-comportementale (PGC), c'est l'idée de se balader dans le cerveau avec une lampe-torche pour y observer nos pensées, certitudes et croyances.
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L'autre jour, une amie m'a demandé si je pourrais parler de bien-être psychologique à son père. Sa génération ne s'est jamais penchée sur ce genre de problèmes. Mon amie espérait lui offrir un peu de répit, car il est rongé par l'anxiété depuis longtemps et souffre d'une maladie en phase terminale. J'avais une heure. Ce n'était pas une séance, mais j'ai pensé que nous pourrions y réfléchir autour de sept questions sur sa relation à l'anxiété. L'une des choses que je préfère dans la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), c'est l'idée de se balader dans le cerveau avec une lampe-torche pour y observer nos pensées, certitudes et croyances. Voici donc sept questions que je pose souvent à mes patients, et qui peuvent vous aider à mieux cerner votre anxiété pour retrouver la paix intérieure.

1. Mes inquiétudes peuvent-elles être contrôlées ou résolues?

Il y a les choses qui nous inquiètent, comme l'état du monde, et les situations hypothétiques telles que le décès d'un proche. Nous ne pouvons les contrôler ou les résoudre immédiatement, et le fait d'y penser renforce notre anxiété. Si vous avez répondu non à cette question, remerciez votre cerveau de vous avoir alerté, car il a pour habitude de tenter de le faire. Respirez profondément et imaginez que vous placez cette inquiétude dans un endroit sûr. Refouler vos pensées ne fera que les amplifier, tandis qu'aborder les choses avec calme vous apaisera. Vous savez désormais comment gérer 95 % de vos inquiétudes.

2. L'enjeu est-il mineur?

Si vous avez passé 20 minutes à étudier attentivement le menu pendant que votre ami s'impatiente et frôle l'hypoglycémie, ou que vous hésitez à choisir entre Amazon et Google Play (puis rebelote entre les formats HD et SD), peut-être devriez-vous vous poser la question à savoir si l'enjeu est mineur. Si c'est le cas, faites-vous confiance pour prendre une décision. Vous en êtes capable et vous pouvez gagner du temps et de l'énergie en ne vous arrêtant pas sur des petits détails. S'il s'agit d'une décision importante, en revanche, engagez-vous à la prendre. Vous tracasser ne résoudra pas le problème. Vous seul le pourrez.

3. Le fait de me faire du mouron m'aide-t-il à résoudre les problèmes?

L'anxiété est une menteuse. On pense qu'elle nous aide à résoudre nos problèmes et on trouve naturel de s'inquiéter. Mais, ce faisant, on est aspiré dans une spirale de pensées et d'émotions. Une heure plus tard, on se rend compte que rien n'est résolu parce qu'on a envisagé le pire. On se reproche de procrastiner, ce qui nous inquiète encore davantage. On se sent alors incapable de gérer le tourbillon de nos pensées, le nœud dans l'estomac et le cœur qui s'accélère. Comme indiqué ci-dessus, l'inquiétude ne résout aucun problème. Il faut bien garder cela en tête quand on commence à se faire du mouron en pensant que ça sert à quelque chose.

4. Est-ce que je pense que tout ce qui me vient à l'esprit est important?

Si vous avez répondu oui, vous n'êtes pas seul. La première fois que j'ai fait de la méditation, je me suis rendu compte que mes pensées étaient comme des nuages dans le ciel. Elles viennent de nulle part et disparaissent à nouveau. Cette révélation a modifié ma façon de voir les choses. J'ai compris que les pensées peuvent surgir de n'importe où, d'un corbeau qui fait remonter le souvenir du jour où j'ai visité Glastonbury Tor, ou d'une odeur de romarin qui me rappelle la mort de mon chat. J'ai appris qu'il n'est pas nécessaire de s'attarder sur chaque pensée, et je suis bien plus heureuse en ne les laissant pas m'accabler.

5. Est-ce que je crois que l'inquiétude m'aide à me préparer?

Parfois, nous croyons que le fait de s'inquiéter nous aide à anticiper les mauvaises surprises éventuelles ou empêche de rater quelque chose d'important. Un jour, une personne m'a dit qu'en emménageant dans son nouvel appartement, elle avait commencé à s'inquiéter de tout ce qui pouvait se produire. Six heures plus tard, elle établissait une liste de contacts d'urgence et créait un tableau Pinterest avec des solutions en cas de souci. Ce projet s'est poursuivi pendant des mois, car elle passait le plus gros de son temps à s'inquiéter. Des années plus tard, un tuyau a éclaté. Elle a eu le sentiment que son projet était "enfin justifié", car elle pouvait se référer à sa liste et à son tableau. Mais elle s'est rendue compte qu'il était épuisant de se préparer à toutes les éventualités. Elle ne parvenait pas à profiter de son appartement. Si vous pensez que l'inquiétude vous prépare aux coups durs, posez-vous la question à savoir si vous ne préféreriez pas vous sentir à l'aise plutôt qu'hyper vigilant.

6. D'où me vient cette anxiété? Que m'est-il arrivé? Qui m'a influencé?

On peut généralement diviser les gens qui sont constamment stressés en deux camps. Le premier groupe dit : "J'ai toujours été comme ça" et le second, "Je n'étais pas comme ça jusqu'à ce que [tel ou tel événement] survienne." Si vous avez toujours été anxieux, retracez votre évolution : votre bien-être vous a-t-il paru menacé, ce qui vous a conduit à être sur vos gardes, ou y avait-il quelqu'un dans votre vie qui était souvent tracassé? Si l'anxiété peut être génétique, elle peut aussi s'acquérir. Si vous vous trouvez dans le second camp, il faut savoir qu'un événement malheureux peut bousculer notre compréhension du monde, et nous amener à nous comporter et à voir les choses très différemment. Nous nous servons alors de l'inquiétude pour nous protéger.

7. Qu'est-ce qui a changé depuis?

Comme beaucoup de choses dans la vie, plus on fait quelque chose, plus on ressent une pensée ou une émotion et plus celles-ci sont susceptibles de se répéter. En 1888, Freud a théorisé que les neurones stimulés en même temps devenaient interconnectés. J'aime comparer l'inquiétude à un muscle bien développé qui fonctionnerait en pilotage automatique. Parfois, il est important de faire une pause pour penser à sa situation actuelle et la comparer à son enfance ou à la période où quelque chose de marquant s'est produit. On se rend alors compte qu'il est temps d'arrêter de s'inquiéter continuellement, de donner une chance à son bien-être et à sa paix intérieure. Et, quand cela se produit, on peut commencer à mettre son muscle de l'inquiétude en sourdine et à nourrir celui de la bonté.

Imaginez un monde où chacun peut s'endormir paisiblement et s'éveiller plein d'entrain pour la journée.

C'est le désir profond du Dr Perpetua Neo dont la démarche d'accompagnement psychothérapeutique et de coaching est consacrée aux personnes ambitieuses, souhaitant dépasser les difficultés et aboutir à la vie à laquelle elles aspirent vraiment.

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Cet article initialement publié sur le Huffington Post États-Unis a été traduit de l'anglais.

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