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Bulletin de l'opposition

La Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault avait beaucoup à prouver au cours de cette courte session parlementaire à Québec. Elle a réussi à se démarquer et à incarner le besoin de faire de la politique autrement pendant que les libéraux se cherchent. Chassés du pouvoir, sans chef permanent, les libéraux ont eu de la difficulté à trouver leurs marques, malgré une députation plus imposante que prévu
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La Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault avait beaucoup à prouver au cours de cette courte session parlementaire à Québec. Elle a réussi à se démarquer et à incarner le besoin de faire de la politique autrement pendant que les libéraux se cherchent. Chassés du pouvoir, sans chef permanent, les libéraux ont eu de la difficulté à trouver leurs marques, malgré une députation plus imposante que prévu (50 sièges).

L'apprentissage de l'opposition demande une certaine abnégation. Certains ont visiblement mal digéré leur rétrogradation. Le cas le plus révélateur est celui d'Yves Bolduc, député de Jean-Talon, ex-ministre de la Santé, qui a interpelé son successeur, Réjean Hébert, en le traitant d'incompétent et en le tutoyant durant la période des questions, comme s'il avait usurpé son poste!

Jean-Marc Fournier, chef intérimaire du PLQ et de l'opposition officielle, est un parlementaire aguerri et il a tenu le fort cet automne avec brio dans les circonstances. La courte victoire de Pauline Marois a renforcé chez les libéraux le sentiment que le pouvoir leur a échappé, temporairement. La désorganisation du gouvernement Marois, qui a multiplié les bourdes, a alimenté la frustration libérale.

En Chambre, cela se traduit par une certaine suffisance. Difficile, par contre, de faire du millage sur l'intégrité quand on se fait remettre sur le nez l'affaire Tomassi ou la corruption dans la construction.

Robert Dutil, leader de l'Opposition en Chambre, est un gentleman et un modéré ce qui lui nuit sans doute dans ses joutes oratoires avec Stéphane Bédard qui est aussi partisan au pouvoir que dans l'opposition.

Raymond Bachand avait trouvé le ton juste dans ses questions, mais s'est fait plus discret par la suite. Peut-être que le PLQ ne veut pas donner trop de temps de glace à ce dernier et à Pierre Moreau, un bon débatteur, en plein coeur d'une course au leadership.

Bachand a irrité le caucus en parlant d'alliance avec la CAQ et des libéraux en décrivant Philippe Couillard comme un putschiste. Le député de Louis-Hébert, Sam Hamad, a joué le rôle de critique économique. Dans son cas, son agressivité exagérée a nui au message recherché. Quelques révélations chez les libéraux: Gerry Sklavounos (Laurier-Dorion), Robert Poëti (Marguerite-Bourgeoys), Danielle Saint-Amand (Trois-Rivières), Karine Vallières (Richmond).. et un petit nouveau: Pierre Paradis qui a eu droit à une question. Le député de Brome-Missisquoi semble sur la voie de la réhabilitation, après avoir été mis au ban par Jean Charest.

Dans le cas de la deuxième opposition, la CAQ, le défi était de démontrer sa pertinence et son sérieux. C'est plutôt réussi. François Legault, sans être spectaculaire, est efficace et il a imposé une discipline à son caucus. Il peut miser sur des valeurs sûres comme Gérard Deltell, député de Chauveau et leader en Chambre, et Éric Caire, député de La Peltrie. À ce noyau se sont greffés de nouveaux venus talentueux comme Jacques Duchesneau (Saint-Jérôme) et Christian Dubé (Lévis).

Christian Dubé apporte un souffle nouveau et représente cette volonté de faire de la politique de façon plus constructive en bonifiant, par exemple, des projets de loi. La CAQ est en voie de démontrer qu'elle n'est pas qu'un parti circonstanciel. Québec Solidaire a doublé sa représentation à l'Assemblée nationale. Françoise David (Gouin) a bien fait dans ses sorties publique, mais Amir Khadir joue un rôle beaucoup plus effacé que lors de la dernière session. Le gouvernement Marois aurait intérêt à se resaisir, les libéraux auront un nouveau chef au printemps et la CAQ s'installe solidement.

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