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Pauline Marois met la pédale douce

Pauline Marois a bien lu l'humeur des Québécois. Le discours de la nouvelle première ministre démontre en effet que sa marge de manoeuvre est bien mince et qu'elle doit larguer certains de ses engagements. Sur l'intégrité, les intentions sont claires et cherchent à calmer la grogne populaire. Sur le reste, il y a beaucoup de «on verra».
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Pauline Marois a bien lu l'humeur des Québécois si on en juge par le Message inaugural qui marque le véritable début de son gouvernement. Cap sur l'intégrité et la pédale douce sur les engagements les plus controversés de son parti ou ceux qui nécessitent des investissements majeurs.

Les révélations de la Commission Charbonneau donnent souvent des hauts-le-coeur et le Parti québécois, qui a réclamé la création de la Commission à cor et à cri, a fait du grand nettoyage sa grande priorité d'ici Noël.

Dans ce climat survolté, l'opposition sera mal venue de faire obstacle à la loi 1 et à la volonté de «briser la corruption». La possibilité de suspendre un maire qui fait face à des accusations criminelles fait consensus.

On profitera, malheureusement, de l'occasion pour implanter un financement public des partis politiques qui seront accrochés aux mamelles de l'État.

La publication, un mois avant les elections, d'un portrait impartial des finances publiques est une bonne idée importée de l'Ontario.

Le gouvernement péquiste est moins catérorique dans sa volonté de limiter à trois les mandats des élus municipaux. Il veut «discuter» de la chose avec les maires et les partis d'opposition!

C'est sur la question de l'identité que le le gouvernement Marois illustre les conséquences de son statut minoritaire. À moins que son statut ne lui serve d'excuse pour mettre de l'eau dans son vin.

Le Message annonce que le gouvernement «ira le plus loin possible» en déposant une nouvelle Charte de la langue française mais la première ministre ajoute qu'elle compte sur l'appui de tous les parlementaires.

La charte de la laïcité et la loi sur la citoyenneté sont reléguées à des consultations où on cherchera un «point d'équilibre».

Une autre promesse du PQ, l'assurance-autonomie pour des soins à domicile pour les aînés, passera par un groupe de travail.

Le Plan Nord, dénoncé lorsque le PQ était dans l'opposition est redevenu «un formidable potentiel de création de richesse» ce qui confirme sa réhabilitation. Grosse innovation la Société du Plan Nord sera remplacée par un Secrétariat.

Cette partie du discours devrait rassurer les milieux d'affaires.

Pour corriger l'erreur de l'abolition du ministère du Développement économique, Mme Marois créé un Groupe d'action ministériel pour la mise en oeuvre des projets d'investissements privés (GAMMEOPIP) qu'elle préside et formé de quatre ministres, d'Hydro et Investissement Québec.

Le Message inaugural est laconique sur l'état des finances publiques sinon pour constater un écart qui se creuse entre les revenus et les dépenses qui deviendra «insoutenable» si rien n'est fait. Ça sent les compressions.

Le gouvernement semble décidé à forcer le jeu parlementaire et à présenter un budget d'ici peu.

Le discours de la nouvelle première ministre démontre que sa marge de manoeuvre est bien mince et qu'elle doit larguer certains engagements. Sur l'intégrité, les intentions sont claires et cherchent à calmer la grogne populaire. Sur le reste, il y a beaucoup de «on verra».

Les promesses du PQ

Agnès Maltais

Le conseil des ministres de Pauline Marois

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