Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Les boissons sucrées et la malbouffe n'ont pas leur place en pharmacie 

Les pharmacies incitent aux achats impulsifs de ces aliments et contribuent à la surconsommation de malbouffe.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
Dans de nombreuses pharmacies, la malbouffe est partout : impossible de l’éviter.
Don Bayley
Dans de nombreuses pharmacies, la malbouffe est partout : impossible de l’éviter.

On apprenait cette semaine, sous la plume de Marie-Eve Fournier dans La Presse, que le Groupe Uniprix entreprend un virage santé et amorce la transformation de ses pharmacies. C'est une excellente nouvelle! Après tout, il est illogique de vendre dans un même endroit des boissons sucrées, associées au diabète, et des médicaments pour soigner cette maladie. Bravo au Groupe Uniprix!

Cette initiative, qui touchera d'abord la modification des produits et des services offerts dans trois succursales, rappelle celle entreprise par Familiprix, plus tôt cette année. Il est encourageant de voir une autre chaîne joindre le mouvement et contribuer à créer des environnements plus favorables à la saine alimentation et à la santé. En fait, toutes les pharmacies devraient être des milieux promoteurs de santé, comme le sont les centres hospitaliers. En effet, à l'instar du tabac, qui a été banni des pharmacies en 1998, la vente de malbouffe entre en conflit avec la mission des professionnels de la santé que sont les pharmaciens. Pourtant, cette pratique demeure tolérée parce qu'il y a une distinction légale entre la section laboratoire et la section commerciale d'une pharmacie. Une délimitation bien théorique, qui n'existe pas pour le consommateur...

Dans de nombreuses pharmacies, la malbouffe est partout : impossible de l'éviter.

En exhibant des boissons sucrées, des bonbons, des grignotines et autres produits sucrés, gras et salés et en offrant des promotions et des rabais alléchants sur ceux-ci, les pharmacies incitent aux achats impulsifs de ces aliments et contribuent à la surconsommation de malbouffe. Dans de nombreuses pharmacies, la malbouffe est partout : impossible de l'éviter. Un client qui souhaite rencontrer un pharmacien ou obtenir ses médicaments d'ordonnance est obligatoirement exposé à une multitude de produits alimentaires de faible valeur nutritive, puisque les laboratoires sont presque toujours placés au fond du commerce. Cela est loin d'être anodin, car l'offre alimentaire disponible est particulièrement déséquilibrée dans la plupart des pharmacies et influence les choix alimentaires.

De récentes statistiques nous indiquent que le surpoids a encore progressé, touchant trois Québécois adultes sur cinq et près d'un jeune sur trois. Cela a d'importantes conséquences sociales et économiques, car l'obésité occasionne des coûts directs et indirects estimés à trois milliards de dollars par an au Québec. Les maladies chroniques liées à l'alimentation et évitables sont aussi épidémiques et engendrent des coûts et des souffrances inutiles. Il est donc plus important que jamais que les acteurs de tous les secteurs mettent l'épaule à la roue pour prévenir et réduire le surpoids de la population et les maladies chroniques, en favorisant un mode de vie sain.

Il est donc essentiel de pouvoir compter sur les pharmaciens - et sur leurs pharmacies - pour soutenir les saines habitudes de vie des Québécois.

En 2017, avec l'ampleur des connaissances scientifiques disponibles quant aux effets néfastes de la consommation de certains aliments et boissons sur la santé, il n'est plus normal qu'une pharmacie contribue à offrir de la visibilité à ces produits et à en faciliter l'accès au quotidien. La consommation régulière de boissons sucrées, par exemple, est associée à l'obésité, au diabète, aux maladies cardiovasculaires, à la carie et à l'érosion dentaires. Il est donc essentiel de pouvoir compter sur les pharmaciens - et sur leurs pharmacies - pour soutenir les saines habitudes de vie des Québécois. Embarquez dans le mouvement, chers pharmaciens : dehors boissons sucrées et autre malbouffe !

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.