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Faciliter la consommation de boissons sucrées n’est pas une mission des villes! Bravo Montréal!

«Il est donc faux de prétendre que la liberté et le choix individuel sont affectés par le geste de Montréal.»
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Le 11 décembre dernier, les élus montréalais ont pris une décision très importante. Ils ont adopté avec une forte majorité une motion pour éliminer progressivement la vente de boissons sucrées dans les arénas, centres sportifs et édifices gérés par la métropole.

Déjà, depuis plusieurs années, des arrondissements montréalais faisaient preuve de leadership et avaient réalisé des changements dans l'offre alimentaire qu'ils proposaient à leurs citoyens. Leur désir de ne pas contribuer à la promotion de malbouffe et de favoriser l'accès à la saine alimentation pour leurs citoyens s'est manifesté de diverses façons : nouveau menu sans friture, ajout de fontaines d'eau dans les lieux publics, retrait des boissons énergisantes dans les machines distributrices appartenant à la Ville, politiques alimentaires, soutien à l'agriculture urbaine, jardins communautaires, marchés publics, etc. La Ville a même annoncé la mise en place d'un Conseil des politiques alimentaires.

Ainsi, le retrait progressif des boissons sucrées, dont la consommation régulière est associée à l'obésité, au diabète, aux maladies cardiovasculaires et aux problèmes dentaires, dans l'offre proposée par la Ville était dans l'ordre des choses. Après tout, ce n'est certainement pas le rôle d'une ville de faciliter la consommation de produits nuisibles à la santé en les rendant plus accessibles qu'ils ne le sont déjà dans les commerces...

La liberté reste intacte, la tentation diminue

La motion de Montréal concerne les boissons que la Ville vend ou donne dans ses installations. Les détaillants ne sont aucunement affectés. Avec l'abondance de dépanneurs et de commerces, il serait étonnant qu'un citoyen désirant consommer une boisson sucrée soit incapable d'en trouver une. Elles sont à portée de main partout, même dans des commerces qui vendent des ordinateurs ou des pneus ! En fait, c'est plutôt le phénomène inverse qui est observé actuellement : la moitié des Montréalais affirment trouver plus facilement des boissons sucrées qu'une fontaine d'eau lorsqu'ils souhaitent étancher leur soif. Alors que nous faisons collectivement face à une épidémie d'obésité et de maladies chroniques, cela n'est pas normal et les élus montréalais l'ont bien compris.

Il est donc faux de prétendre que la liberté et le choix individuel sont affectés par le geste de Montréal. Le citoyen qui désire consommer une boisson sucrée dans les installations municipales pourra encore le faire en s'en procurant une ailleurs, mais la Ville ne sera pas celle qui la lui vendra, ni celle qui lui donnera envie d'en boire par des étalages de sucre liquide dans ses distributrices ou ses comptoirs alimentaires.

Les boissons pour sportifs ont un halo santé exagéré.

Le mythe de l'indispensable boisson pour sportifs dans les arénas

Les boissons pour sportifs ont un halo santé exagéré. Elles peuvent s'avérer utiles (et encore, cela est contesté) dans un contexte d'entraînement intensif où il y a une sudation importante et une dépense énergétique élevée. Dans les sports amateurs, où il y a des rotations de joueurs, il est rare que l'on atteigne ce niveau. Le plus souvent, l'eau suffit à se réhydrater.

Pour les enfants, les boissons pour sportifs ne sont pas conseillées, comme l'indique un récent positionnement de la Société canadienne de pédiatrie. Pour les personnes sédentaires, les boissons pour sportifs sont des bonbons liquides, au même titre que les thés glacés, boissons gazeuses et cocktails de fruits. Leur consommation devrait être exceptionnelle.

Bravo Montréal !

Je salue le leadership des élus de Montréal, leur vision globale du bien-être des citoyens et leur volonté à créer un environnement où les enfants peuvent se développer et vivre en santé. Certains prétendent que la santé (pourtant indissociable du bien-être des citoyens...) n'est pas une mission pour les villes. Je ne suis pas d'accord avec eux, car même les décisions municipales ont un impact direct sur le mode de vie de leurs résidents. Néanmoins, ils seront certainement d'accord que contribuer à nuire à la santé des citoyens en facilitant une mauvaise pratique alimentaire ne fait pas partie des mandats municipaux. Élus montréalais, vous avez pris la bonne décision. Je suis persuadée que vous inspirerez de nombreuses municipalités à faire de même !

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