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L'axe Québec-Washington DC

Il semble donc que l'axe économique traditionnel est-ouest va finalement favoriser l'ouest du Canada, l'Ouest albertain, après avoir été une manne pour l'Ontario qui est maintenant endettée jusqu'au cou.
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Nombre de nos politiciens fédéralistes se sont acharnés à développer l'axe Québec-Windsor ou Québec-Ontario en espérant de manière bien naïve que la fédération canadienne en ressortirait renforcée, ou que le Québec y gagnerait économiquement.

Or surprise! L'industrie de l'automobile, pensons aux usines d'assemblages qui crée des centaines d'emplois et de puissantes grappes industrielles, nous a quittés à peu près complètement. Que dire de l'industrie pharmaceutique qui se nourrit désormais du générique en provenance d'Ontario? De l'industrie aéronautique qui semble se déplacer subrepticement? Pensons aux difficultés de la CSeries de Bombardier. Il semble donc que l'axe économique traditionnel est-ouest va finalement favoriser l'ouest du Canada, l'Ouest albertain, après avoir été une manne pour l'Ontario qui est maintenant endettée jusqu'au cou.

Pourtant rien ne justifie un tel déplacement de la richesse, si ce n'est la sempiternelle crise énergétique liée à notre consommation d'essence et que nous aggravons chaque fois que nous faisons le plein.

Pas besoin d'une démonstration, à hue et à dia, pour se convaincre du potentiel économique du Québec qui a maintes fois été mis à contribution. La preuve n'est plus à faire, mais un rappel! La voie maritime du Saint-Laurent qui ouvre le Canada vers les ports intérieurs américains et canadiens se situe en sol québécois. La production d'hydroélectricité à un prix plus que concurrentiel est aussi chez nous. Les possibilités de développement en matière de richesse naturelle ne sont pas seulement l'apanage de l'ouest, contrairement à ce qu'on tente de nous faire croire. Et nous avons notre lot d'inventeurs, de brevets et d'ingéniosité industrielle, et pas seulement dans la construction malgré nos déboires, et l'hydro-électricité. Il faudrait peut-être cesser de nous laisser rapetisser.

Cet axe est-ouest, admettons-le, travaille contre le Québec depuis des décennies et nous fait perdre de vue nos intérêts et le lieu principal de nos clients, en matière d'énergie et autres, nommément les États-Unis d'Amérique.

Une vision à courte vue, très néolibérale, nous a fait ouvrir et entretenir une maison du Québec à New York que nous ne sommes pas sans reconnaître comme étant le centre financier de la planète sauf qu'à cette exception près, nous semblons ignorer que le centre du pouvoir politique et décisionnel de la planète se trouve un peu plus au sud, à Washington D.C. À cet égard, le gouvernement fédéral l'a compris depuis longtemps puisqu'il y entretient une immense ambassade où fourmille une faune de fonctionnaires suivant à la manière d'entomologistes les activités et les comités du Sénat et les moindres gestes, déplacements et déclarations du président.

Or, devinez quoi? Il y a une maison du Québec à Washington, mais il s'agit davantage d'un «centre d'information touristique» qui n'a aucune mesure avec le réseau tentaculaire développé par l'ambassade du Canada auprès du Congrès et de la Présidence. En bons quémandeurs de fonds pour nos programmes, nous préférons New York. Aurions-nous développé, même en matière de relations internationales, une mentalité de BS? On se «collerait» sur le cash du milieu financier pour supporter nos programmes, et non sur le pouvoir qu'on serait incapable d'exercer. Si le Québec souhaite un jour acquérir une relative autonomie, il devra se défendre dans la cour des grands, au milieu de la plus importante zone d'influence de la planète, et ne pas se contenter de «pleurer publiquement» pour éviter une décote financière.

Il y aurait peut-être lieu de renforcer notre axe nord-sud et de mettre de côté cet axe est-ouest qui ne cesse de nous affaiblir afin de se donner une voix et un lieu près du Congrès des États-Unis, et du président. Soyons clair : le jour où nous disposerons d'une voix forte à Washington, nous n'aurons plus à craindre d'une décote soudaine à New York. Les politiciens fédéralistes du Canada anglais l'ont compris depuis longtemps, ce qui explique l'immense présence physique - l'immeuble - et humaine du Canada anglais à Washington D.C.

Quant au Québec, cette présence forte à Washington DC vous pouvez toujours la chercher. Bonne chance.

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Avril 2018

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